Humeur des Fêtes

Survivre... à la visite

Vrai, il existe probablement autant de raisons de détester que d’adorer les Fêtes. Pour en finir avec ce Grincheux qui sommeille en chacun de nous, nous avons pensé interroger quelques personnes inspirantes et allumées. À lire, conserver, et relire encore et encore…

« Chez nous, pendant les Fêtes, on reçoit tout le monde, tout le monde, tout le monde. » Entrevue avec une receveuse en série.

« On a créé un rituel avec les années. Les invitations sont lancées très tôt. Dès le mois d’octobre. Chez nous, Noël commence le lendemain de l’Halloween », lance en riant Martyne Huot. La directrice du réseau Familles d’aujourd’hui (FDA), également mère de trois enfants, n’a pas peur de recevoir. La visite, c’est son truc. Et elle y prend un plaisir évident. Disons-le : contagieux. 

Mais attention, si elle lance certes ses invitations bien à l’avance, elle n’est vraiment pas du genre à cuisiner des semaines durant. Au contraire. C’est là d’ailleurs son grand secret : « Il faut baisser la barre. Si on veut avoir du plaisir avec la visite, il n’est pas nécessaire de laver la maison du sous-sol au grenier, ou d’aller au-delà de nos capacités. »

Le plaisir avant tout

Deuxième truc : oser demander de l’aide. « Il ne faut pas se gêner. Il faut surtout se mettre dans la peau des gens. Pensez-vous vraiment qu’ils seront insultés si on leur demande d’apporter une salade ? demande-t-elle. L’idée de Noël, c’est d’avoir du fun ! » Bref, de penser au plaisir avant tout, et non à la réussite de notre repas huit services… 

Martyne Huot organise un réveillon avec toute sa famille. Mais pour le reste, elle préfère y aller avec de plus petits groupes, triés sur le volet. « C’est beaucoup plus facile de recevoir trois ou quatre fois, un petit nombre de personnes, que 20 personnes d’un coup. C’est plus facile, plus agréable, et plus économique, dit-elle. Alors on essaye d’inviter des gens qui vont bien ensemble, qui ont des affinités. » 

En plus de recevoir sa famille, les amis du quartier, d’organiser une soirée de filles (sans enfants, pour partager des folies), de s’imposer quelques moments d’arrêt pour se reposer ( !), la directrice de Familles d’aujourd’hui invite aussi religieusement une famille de nouveaux arrivants, souvent défavorisée. Mission du réseau oblige. « C’est une très belle expérience. On a vécu de très beaux moments comme ça. »

Quand la visite dérape

Mais n’allez pas croire que tout se passe nécessairement rondement. Bien évidemment, parfois, les conversations dérapent. Comme dans les meilleures familles, un invité un peu trop rond a déjà insulté la belle-mère. Certains couples vacillants ne peuvent s’empêcher de laver leur linge sale en public. Et les enfants des autres ne sont pas toujours élevés comme les nôtres. 

« Il m’est arrivé d’avoir des enfants qui se servaient eux-mêmes dans le frigo, ou qui déballaient les cadeaux ! », se souvient-elle. Solution ? Elle prend note. Et l’année suivante, elle ne se prive pas pour ne pas réinviter les casseux de party. Quant aux enfants turbulents, elle ne se gêne pas non plus pour les remettre gentiment à leur place. « Oui, on peut mettre en place des balises. Ça se dit. Et c’est plus facile à faire avec les enfants qu’avec leurs parents ! » 

Pour mettre un terme à une soirée qui n’en finit plus de finir, enfin, Martyne Huot a aussi un truc infaillible : « J’arrête de servir de la boisson ! C’est un message assez clair… »

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.