La techno en bonne santé au Québec
Malgré la baisse des crédits d’impôt liés à ce secteur, dont les effets ne sont pas encore mesurés, l’industrie québécoise des technologies de l’information et des communications (TIC) se porte bien, conclut le Diagnostic sectoriel de la main-d’œuvre 2015 réalisé par TechnoCompétences.
Le rapport, qui sera rendu public ce matin et dont l’édition précédente remonte à 2011, trace un état de la situation positif de cette industrie dont le produit intérieur brut (PIB) est évalué à 14,5 milliards pour l’année 2013, soit le 11 en importance dans l’économie de la province.
Neuf mois après une réduction de 20 % de plusieurs crédits d’impôt dont elle bénéficie, notamment ceux pour les affaires électroniques, la production de titres multimédia ou la recherche et le développement, il est encore trop tôt pour en mesurer les effets, s’il y a lieu, estime l’organisme.
« On a hâte de pouvoir le faire, mais ces impacts ne vont probablement apparaître que quand les mesures seront définitives et ne feront plus l’objet d’une joute de négociation entre l’industrie et le gouvernement », estime Vincent Corbeil, chargé de projet responsable du Diagnostic.
Entre 1997 et 2013, le PIB de cette industrie a crû annuellement de 4,4 %, soit deux fois plus rapidement que l’ensemble de l’économie québécoise (2,1 %). L’écart est encore plus marqué dans la création d’emplois, alors que les TIC augmentent leur bassin d’environ 5,8 % par an depuis 2009 contre 1,2 % à l’échelle de la province.
« Lorsque l’on compare avec notre bilan de 2011, on constate que l’industrie s’est bien adaptée aux tendances, notamment avec l’apparition d’entreprises dédiées aux applications mobiles ou au commerce électronique. »
Fait à noter, plus de la moitié des 196 000 professionnels en TIC recensés par TechnoCompétences n’ont pas pour employeur une entreprise spécialisée en TIC. C’est d’ailleurs l’un des défis relevés par Josée Lanoue, directrice générale de l’organisme.
« Il y a de plus en plus de transversalités dans les TIC, la main-d’œuvre est en demande partout, pas seulement dans des entreprises en TIC, ce qui crée une pression à la hausse sur la demande pour la main-d’œuvre qualifiée. »
S’il fut un temps question de pénuries dans ce secteur, ce n’est plus tout à fait le cas, du moins pas à la sortie des classes, note M. Corbeil. « Il y a un bel équilibre pour les gens qui sortent de l’école, ils se placent bien et font de bons salaires. »
Il subsiste néanmoins des problèmes pour mettre la main sur du personnel expérimenté ou très spécialisé, surtout lorsqu’une nouvelle technologie apparaît.
« Ce sont eux que les entreprises s’arrachent et pour lesquels il y a une pression sur les salaires », note M Lanoue.
TechnoCompétences est un organisme financé par Emploi-Québec pour soutenir le développement de la main-d’œuvre en TIC.