À VOTRE TOUR

Splendeurs et misères

Laissez-nous partir

Ma famille vit un grand désarroi depuis maintenant trois ans. Mon père, qui souffre de l’Alzheimer, est placé dans un centre d’hébergement. Physiquement, il est en pleine forme, mais sa tête n’y est plus. Il ne reconnaît rien ni personne et il passe ses journées à regarder le plancher du salon de son étage où, chaque matin, à 5h30, un préposé va l’asseoir.

Mon papa a connu une vie active : directeur territorial pour une grande entreprise de boissons alcoolisées, il était l’ultime bénévole du quartier. Aujourd’hui il attend, et nous attendons avec lui, son dernier souffle. Je me demande profondément si la vie a le droit de le laisser dans un tel état, et si nous ne devrions pas humainement avoir le droit de noter dans notre testament des conditions de mort assistée.

Il y a de très fortes probabilités que je sois un jour atteinte de l’Alzheimer, car cette maladie touche ma famille depuis plus de trois générations du côté de mon père. Mon grand-père, maintenant mon père, qui est l’aîné d’une famille de six enfants, son frère et sa soeur ont tous été atteints à différents stades. Mariée et sans enfant, je vis sainement et je suis toutes les recommandations afin de mettre les chances de mon côté. Mais j’espère que si je suis atteinte, quelque chose pourra être fait afin que je ne vive pas une maladie interminable, qui fera souffrir les membres de ma famille pendant des années, sans qu’ils puissent faire quoi que ce soit.

— Janic Marotte, Montréal

L’important, c’est de lire

Plusieurs craignent que Facebook et Twitter menacent le temps que les gens consacrent à lire des livres. Je pense que le véritable combat qu’il faut mener se trouve dans l’amour de la lecture. On doit transmettre ce goût à nos enfants, à nos élèves, à nos amis. Rien n’est aussi faux que cette idée d’opposer Facebook, le plus grand réseau social mondial, aux livres. Celui qui consulte Facebook ou Twitter n’est pas nécessairement celui qui lit peu ou pas du tout. Au contraire. Il s’agit peut-être d’un utilisateur avide de liens et de suggestions de lecture.

Depuis que les réseaux sociaux font partie de ma vie, bien qu’ils soient des « bouffeurs de temps », ils me permettent de lire plus que jamais. Je n’ai jamais lu autant d’articles et de chroniques, que ce soit dans les journaux, les blogues ou les revues. Je n’ai jamais lu autant de résumés, de comptes-rendus et de synthèses de tous genres. Je n’ai jamais lu autant de suggestions de romans, d’ouvrages scientifiques et de bandes dessinées. Ce qui me manque, maintenant, c’est le temps pour lire tout ce qui se trouve sur ma liste. Cependant, même si parfois je lis un livre en diagonale, même si je ne lis que quelques chapitres des romans que j’achète ou emprunte, je lis quand même et tout cela me nourrit.

Enfin, tout comme l’invention de la télévision ne nous a pas trop éloignés de la lecture, l’internet nous rapproche plus qu’on le pense de ces objets de culture fascinants : les livres. Numériques ou sur papier, achetés ou empruntés, peu importe. L’important, c’est qu’ils deviennent de plus en plus présents. Je propose qu’on mette des livres usagés gratuits dans toutes les grandes surfaces.

— Isabelle Bouthillier, enseignante de français et blogueuse

Quel service !

À 66 ans, j’ai vécu mon premier séjour à l’hôpital et je veux témoigner des excellents soins reçus et de ce que j’ai pu observer au CHUL. Aucune liste d’attente avant de me faire opérer. On me l’a annoncé un vendredi et le lundi suivant, l’hôpital m’avait donné les dates de la radiographie préliminaire, de la préadmission et de mon opération. Une machine drôlement bien rodée !

En préadmission, j’ai passé tout un après-midi à l’hôpital : long formulaire sur mon passé médical, électrocardiogramme, prise de sang, pesée, etc., et j’ai eu du temps pour poser des questions et exposer mes craintes au chirurgien et à l’anesthésiste. Après l’opération, je partageais une chambre avec trois autres patients pour cinq jours. Je me suis senti en totale sécurité avec tous ces gens qui avaient ma santé et mon rétablissement à cœur.

Tous, du préposé qui nettoie aux médecins, en passant par la bénévole d’un jour, n’arrêtent pas de courir ! Et malgré cela, ils sont toujours attentifs et prennent le temps de répondre aux questions. Pourtant, dans ces conditions de travail extrêmes, comment ne pas craindre un jour un oubli important ?

En fait, les services de santé sont les services essentiels d’une société. Ce qui n’empêche pas d’être vigilant quant à la gestion, aux coûts, aux dépenses. Mais il ne faut pas couper dans la qualité des soins ni dans la qualité de vie et les conditions de travail de tous les employés. On ne doit pas lésiner sur la santé.

Je lève mon chapeau à tous ces gens dévoués à notre santé, travaillant constamment avec des personnes souffrantes et affaiblies, tout en gardant leur sourire, leur empathie, leurs encouragements, leur écoute.

— Christine Larose, Neuville

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