Cosmétiques

À la source

La slow cosmétique ne fait pas que critiquer : elle veut offrir des solutions de rechange. En plus de prôner un retour à la simplicité dans la routine beauté (en utilisant des huiles végétales ou en pratiquant la gymnastique faciale, par exemple), elle fait l’apologie des cosmétiques faits maison et affiche une préférence pour les ingrédients locaux ou, à tout le moins, issus du commerce équitable. Autant de façons de contrôler la source des ingrédients qui composent les produits cosmétiques.

Il y a un peu plus d’un an, Booberry Cosmetics voyait le jour à Montréal, grâce à Véronique Ouellette. La jeune femme fabrique à la main, à partir d’ingrédients naturels, des savons et produits de beauté qu’on peut commander sur sa page Etsy (http://www.etsy.com/ca-fr/shop/BooberryCosmetics). « Pendant des milliers d’années, les gens ont utilisé des herbes et des produits naturels. J’ai commencé ça pour moi, pour avoir une option de rechange à ce qui est offert en cosmétique, et aussi pour payer moins cher. Des fois, il y a des crèmes à 400 $ et, en regardant les ingrédients, c’est à se demander pourquoi ! De toute façon, ma peau est plus belle et douce depuis que j’utilise mes savons ; je n’ai presque plus besoin de lotion. »

Fondée au Royaume-Uni en 1995, Lush compte neuf boutiques au Québec (une dixième ouvrira fin septembre au Centre Eaton). L'entreprise fabrique à la main, dans ses deux usines canadiennes situées à Toronto et à Vancouver, des produits comme des savons et des masques pour le visage. Son leitmotiv : des produits de première fraîcheur. « Nous n’avons pas d’entrepôt, donc les boutiques commandent aux usines les produits désirés, qui sont faits la semaine même. La date de fabrication et d’expiration est aussi inscrite sur le produit », affirme David Casavant, responsable des relations médias pour le Québec.

Une demande des clients

Comme elle fabrique ses produits au Canada, Lush se fait un point d’honneur de s’approvisionner localement autant que possible. « Par exemple, nous achetons des œufs de poules élevées en liberté d’une petite ferme en banlieue de Vancouver, alors que notre herbe de blé biologique vient de Vancouver Nord. Nous avons aussi des fournisseurs de miel près de Toronto », illustre M. Casavant, qui dit avoir vu, depuis ses dix dernières années chez Lush, de plus en plus de clients curieux de la provenance des ingrédients entrant dans la composition de leurs produits de beauté.

En cosmétique, peut-être encore plus qu’en alimentation, consommer local a ses limites. En effet, impossible de trouver au Québec plusieurs ingrédients omniprésents en beauté, comme du beurre de karité. Certaines entreprises vont donc se tourner vers le commerce équitable, comme le fait The Body Shop. «  C’est dans notre ADN. Notre idée, c’est de changer le monde, non pas par la compassion ou la charité, mais par le commerce. Nous redistribuons les richesses en travaillant avec les communautés locales pour véritablement les aider », affirme M. Risch.

L’entreprise, qui a lancé en 1987 son programme « Fair Trade », a développé un partenariat avec 27 communautés dans le monde. Au menu : miel sauvage de la forêt pluviale éthiopienne récolté par la communauté Beza Mar en harmonie avec le cycle naturel des abeilles, huile de noix du Brésil du Pérou ouvertes à la main, huile de camomille issue d’une coopérative familiale en Angleterre où les fleurs poussent sans pesticides… Une philosophie qui est au service de la qualité, selon M. Risch. «  On a un vrai contrôle sur la source des ingrédients et une transparence quant à l’endroit où ils sont cultivés. Cela nous permet d’offrir des produits de première qualité. »

Et les certifications ?

Dur, dur, pour les sociétés de faire certifier leurs produits équitables. En effet, la présence d’un ingrédient équitable, comme le beurre de karité, ne signifie pas que le produit final est 100 % équitable. Plutôt que de chercher absolument la certification, certaines entreprises, par exemple Lush et The Body Shop, prennent le pari de la transparence pour promouvoir leurs pratiques équitables et leurs actions dans les communautés, en publiant des informations sur leur site web. Les principales certifications équitables qu’on peut trouver au Canada sont ESR Écocert, Fair for Life, Fairtrade et Rainforest Alliance.

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