L’atelier de cuisine
Se réconcilier avec le kaki
Collaboration spéciale
Je vous ai menti. L’année dernière, dans ces mêmes pages, je vous disais n’avoir détesté qu’un seul ingrédient dans ma vie : la betterave. C’était faux.
Du kaki, je ne voulais plus rien savoir. Il m’avait trop souvent fait faire la moue.
La faute à ses tanins qui le rendent si astringent et à mes parents (ah, ils ont bon dos les parents !) qui ne pelaient pas la bête. La faute aussi à mes papilles trop sensibles d’enfant…
Des années plus tard, j’ai découvert qu’en épluchant le kaki et en ne mangeant que la chair, le côté âpre du délicat fruit – et la sensation de vivre avec une râpe à fromage dans la bouche – ne devenait plus qu’un mauvais souvenir. Il fallait aussi bien choisir sa variété et le consommer très mûr ; au bord de l’implosion.
J’ai (légèrement) insisté pour le mettre au menu de l’atelier de cuisine de la semaine : il fallait bien que je me débarrasse de mes vieux préjugés… qui étaient peut-être les vôtres !
Vénérée en Asie, cette baie a même le statut de fruit national en Chine et en Corée, où on l’apprécie pour ses grandes vertus nutritives et sa chair juteuse et sucrée, gorgée de vitamines. Pour toutes ces raisons, je le trouvais idéal à la table du déjeuner : histoire de se réconcilier en douceur tout en se donnant un coup de fouet matinal et beaucoup d’énergie… histoire de voir la vie en orange kaki !