Éducation

Quelque 250 professionnels en moins dans les écoles

QUÉBEC — Ce qui était une possibilité devient maintenant une certitude : environ 250 postes de professionnels de l’éducation seront supprimés dans les écoles en raison des compressions du gouvernement.

C’est ce qu’a confirmé la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ) à La Presse hier. Ces coupes de postes découlent des règles budgétaires 2015-2016 préparées par le ministère de l’Éducation et présentées aux commissions scolaires mardi. On parle par exemple de conseillers pédagogiques, de psychologues, de psychoéducateurs et d’orthophonistes.

Plus tôt cette semaine, la CSQ disait craindre la suppression de 250 postes de professionnels, dont 68 à la CSDM. La centrale syndicale se basait sur les plans d’effectif élaborés par 69 commissions scolaires en vue de la rentrée de l’automne. Deux commissions scolaires, qui n’ont pas voulu être nommées, ont affirmé à La Presse hier que les règles budgétaires pourraient entraîner l’abolition de davantage de postes. Mais la FCSQ estime qu’en général, les commissions scolaires ont bien anticipé les coupes contenues dans les règles budgétaires lors de la préparation de leur plan d’effectif.

« Des contrats de professionnels ne sont pas renouvelés. Et ça, ce sont des services directs aux élèves qui sont touchés », a affirmé la présidente de la FCSQ, Josée Bouchard.

Elle a confirmé que le gouvernement réduit de moitié, de 10 millions, la subvention versée pour les 20 journées pédagogiques du calendrier scolaire.

LES PARENTS SOLLICITÉS

La facture des parents grimpera pour les activités spéciales organisées durant ces journées. « Je ne sais pas comment on va faire pour ne pas l’augmenter », a dit Josée Bouchard. Elle a même ajouté qu’en vertu des nouvelles règles budgétaires, le gouvernement donne le feu vert pour facturer plus de 8 $ par jour aux parents qui laissent leur enfant à l’école plutôt que de l’envoyer à la sortie de groupe. C’était interdit auparavant.

Pourtant, François Blais a soutenu hier qu’« on ne demanderait pas plus d’argent aux parents » en raison des compressions dans les services de garde des écoles. Ce sont selon lui des « ponctions chirurgicales » qui font toujours l’objet de discussions avec les commissions scolaires. Comme des services de garde en milieu scolaire dégagent des surplus, « on a convenu que ça pouvait être intéressant d’aller de ce côté-là », a-t-il expliqué lors d’une mêlée de presse. Mais pour Josée Bouchard, si certains services de garde réalisent des surplus, les écoles utilisent ces sommes pour donner de l’oxygène à d’autres secteurs en mal de financement.

La FCSQ est toutefois formelle : les autres coupes dans les services de garde – environ 17 millions selon elle – pourront être compensées par la hausse du tarif exigé des parents. Le tarif passe de 7,30 $ à 8 $ par jour, comme l’a déjà annoncé le gouvernement. La CSDM affirmait pourtant à La Presse que le gouvernement baisse sa subvention d’une somme supérieure à la hausse du tarif. La FCSQ soutient que ce n’est pas le cas. Elle explique l’erreur de la CSDM en disant que le gouvernement a modifié la méthode de calcul de sa subvention.

LES COUPES PRÉVUES AUX RÈGLES BUDGÉTAIRES

206 millions de dollars dont…

62,7 millions de réduction dans la masse salariale, conséquence de la loi sur le contrôle des effectifs.

62,4 millions de coupes paramétriques dans l’administration.

27 millions dans les services de garde.

54 millions dans d’autres enveloppes. Mais Québec interdit les compressions dans l’aide aux devoirs, l’aide alimentaire et l’achat de livres pour les bibliothèques. Il ne veut pas revivre les controverses de l’an dernier.

Source : FCSQ. Québec refuse pour le moment de rendre publiques les règles budgétaires, plaidant que des discussions se poursuivent avec les commissions scolaires.

BLAIS SERRERA LA VIS AUX DIRIGEANTS DES UNIVERSITÉS

Le ministre de l’Éducation François Blais entend resserrer le contrôle du gouvernement sur la rémunération des hauts dirigeants des universités. Les controverses entourant les conditions d’après-mandat des patrons de l’Université Laval et l’indemnité de départ du recteur de l’Université Bishop’s l’ont convaincu d’agir. « On est rendu là. On va donner une prise plus concrète au Ministère dans ces situations-là », a-t-il dit en marge d’une conférence de presse dans une école de Québec, hier. Le gouvernement Marois avait adopté une nouvelle politique en la matière, mais il est nécessaire d’aller encore plus loin, selon lui. 

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