Cancer

Le combat de Laurie

Laurie Dion, une jeune femme de 22 ans très inspirante, était l’ambassadrice d’honneur, jeudi dernier, de la soirée Momento au profit de la Fondation québécoise du cancer et de son Programme à Félix, qui soutient les jeunes de 15 à 35 ans atteints du cancer et leurs proches.

Nous avons rencontré Laurie Dion juste avant la soirée, lors de laquelle 100 000 $ ont été amassés. Laurie, passionnée de mode, était très fière de porter une magnifique robe signée Marie Saint Pierre. Très active sur les réseaux sociaux, elle partage ses coups de cœur mode et beauté sur sa chaîne YouTube « Laurie Passion for Fashion ».

Laurie a reçu un diagnostic de cancer du cerveau glioblastome grade 4, incurable, il y a deux ans. 

« Avoir un diagnostic de cancer, c’est un gros coup de poing. Accepter le fait d’être malade, c’est la première étape qu’il faut franchir. Être bien entourée, avec sa famille, ses amis, un amoureux, c’est aussi très important. » — Laurie

Elle a interrompu ses études au collège LaSalle en commercialisation de la mode et travaille à la Fondation CHU Sainte-Justine à titre de coordonnatrice d’événements.

Après son opération au cerveau en octobre 2013, où on lui a retiré une tumeur de la grosseur d’une lime, elle a suivi des traitements de chimiothérapie et de radiothérapie. Laurie suit depuis sept mois un traitement expérimental, Novocure. Ils sont un peu plus de 1000 dans le monde à avoir ce traitement, dont seulement 5 au Québec . 

« J’ai des électrodes en permanence sur la tête et j’ai un sac à dos avec des batteries. C’est comme des mini-radiations, comme de la radiothérapie en petites doses en continu. De cette façon, les cellules cancéreuses ne se joignent pas pour former des tumeurs, mon état est stable », explique-t-elle en précisant qu’elle a 4 h de pause par jour. Ce traitement doit durer deux ans, peut-être plus. 

« S’il n’y a pas d’autres traitements qui se développent d’ici là et qui sont plus efficaces, je vais rester sur celui-ci, sinon, je changerai de protocole. Il y a 10 ans, le cancer que j’ai ne se traitait pas et peu de temps après le diagnostic, les personnes en mourraient. »

DÉSTABILISANT

Sa mère, Jacynthe Côté, ex-chef de direction de Rio Tinto Alcan, soutient sa fille dans cette épreuve, tout comme le reste de la famille. Son père, son frère et sa sœur sont aussi très présents. Le père a arrêté de travailler il y a bien longtemps pour élever les trois enfants. Il se souvient du temps où il accompagnait Laurie à ses cours de patinage artistique tous les jours dès l’aube. Débordante d’énergie et déterminée, elle a fait du patinage artistique sa véritable passion et s’est rendue jusqu’à des podiums aux championnats canadiens.

Jacynthe Côté explique qu’il faut soutenir et aider les jeunes dans des épreuves comme celle que représente le cancer. C’est notre devoir à tous, pense-t-elle. « J’ai eu moi-même un diagnostic de cancer du sein quand les enfants étaient encore petits. Ce n’est pas facile. On a besoin de soutien. Quand ça arrive à un jeune, je crois que c’est pire. C’est extrêmement déstabilisant », dit-elle en soulignant l’importance de l’existence du Programme à Félix de la Fondation québécoise du cancer. 

« Laurie était très anxieuse avant son opération et ses traitements. Nous sommes restés avec elle 100 % du temps à l’hôpital. »

UNE FAMILLE PLUS FORTE

Jacynthe Côté est très consciente de faire partie des privilégiés, car elle a eu le luxe de pouvoir faire des choix. C’est pour cette raison qu’elle s’implique. Elle a quitté son emploi de chef de la direction de Rio Tinto Alcan pour être auprès de sa fille. Elle sait que la plupart des familles ne peuvent sacrifier un revenu ou un emploi pour s’occuper de leurs enfants malades. 

« Il y a des portes qui se ferment et d’autres qui s’ouvrent. C’est vrai pour la famille aussi. Il faut se réinventer. Et c’est là que la société doit intervenir pour aider. Le coût des traitements, la logistique, accompagner ton enfant à ses traitements. Le gouvernement ne peut pas y arriver tout seul. Ce sont des périodes difficiles. Je prétends qu’avec tout ce qui nous arrive, on est probablement une famille plus forte », affirme-t-elle.

De son côté, Laurie a de grands projets : elle va se marier avec son fiancé, Nicolas Bertrand. Il lui a fait la grande demande en avril dernier devant 300 personnes lors du spectacle annuel du Club de patinage artistique de Candiac, dont elle était membre. « On va aller plus loin, on va rester forts et je suis très fier de me marier avec Laurie », confie cet étudiant au baccalauréat en enseignement de l’éducation physique. La date du mariage est réservée, la robe, déjà trouvée, la décoration est prête, tout comme le DJ et les faire-part… les futurs mariés ont déjà tout organisé et ont hâte de célébrer ce grand événement. « Il faut garder le moral et être positive », conclut Laurie.

Pour soutenir le Programme à Félix, qui s’adresse aux jeunes de 15 à 35 ans, consultez le site de la Fondation québécoise du cancer.

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