LA PRESSE A VU…

TONE-DEAF

La mode Airbnb en prend pour son rhume dans cette comédie d’horreur qui ratisse (trop ?) large avec son exploration de thèmes multiples tels la rupture amoureuse, le choc des générations, les jeunes à l’ère de Donald Trump, etc. On se laisse tout de même entraîner par le rythme fou, la mise en scène attrayante et le travail des deux principaux comédiens, Amanda Crew et Robert Patrick. Crew dans le rôle d’Olive, jeune femme qui loue une maison appartenant à Harvey (Patrick), homme pétri de violence et d’hallucinations. On rit davantage qu’on a peur dans ce film de Richard Bates Jr. Et c’est bien ainsi. — André Duchesne, La Presse

À l’auditorium des Diplômés de l’Université Concordia, ce soir, 21 h 30

CINÉMA

Chloé Robichaud à la Mostra

Delphine, un court métrage réalisé par la cinéaste Chloé Robichaud d’après un scénario de la comédienne et dramaturge Nathalie Doummar, sera en compétition dans la section Orizzonti à la Mostra de Venise.

L’annonce en a été faite hier matin par la maison de production Voyelles Films et la société de distribution Travelling alors que l’ensemble de la programmation de la 76édition du festival était dévoilée.

Pour Chloé Robichaud (Sarah préfère la course, Pays), c’est un retour heureux au format du court qui a lancé sa carrière, notamment à Cannes avec Nature morte et Chef de meute.

« Je voulais retourner vers le court pour lequel j’ai une grande affection », dit la cinéaste que La Presse a jointe alors qu’elle s’en allait travailler à la postproduction de la série Trop (elle a réalisé 10 des 13 épisodes de la saison 3). 

« C’est par là que j’ai commencé et j’en avais la nostalgie. Mais je m’ennuyais également de la liberté créative qu’offre le court. On ressent moins de pression dans ce format qui m’a faite comme cinéaste. »

— Chloé Robichaud

Moins de pression, soit. Mais un défi quand même. Un exercice à la fois difficile et très formateur. D’autant plus que le film Delphine évoque, en 14 petites minutes, deux périodes, à 6 ans et à 16 ans, dans la vie d’une enfant. « Explorer le passage du temps dans un court est un défi intéressant », dit la réalisatrice.

Adaptation du conte urbain homonyme qu’avait écrit la comédienne Nathalie Doummar, Delphine se veut « un portrait décapant des rapports de pouvoir dans notre société » et « retrace l’évolution d’une jeune fille libanaise qui se révolte à sa façon contre l’intimidation à laquelle elle fut soumise », lit-on dans le communiqué de Voyelles Films et Travelling.

En entrevue, Chloé Robichaud ajoute : « On va suivre le parcours de la colère qui peut parfois grandir en nous à l’adolescence. »

Le projet est né à la suite de la rencontre entre la cinéaste et la comédienne sur le plateau du film Pays, deuxième long métrage de Chloé Robichaud.

« Après le tournage, Nathalie m’a invitée à aller voir sa courte pièce Delphine à La Licorne, dit-elle. J’ai tout de suite eu un coup de cœur. Il y avait beaucoup de couleurs et d’images dans son texte. J’ai trouvé que le ton qu’elle employait ressemblait au mien. Nous avons alors commencé à travailler ensemble sur ce projet. »

Le film met en vedette de jeunes acteurs, soit Wiam Moktari (Delphine à 16 ans), Daria Oliel Sabbag (Delphine à 6 ans), Ambre Jabrane, Ines Feghouli et Aïsha Tamisha Jolicoeur.

Chloé Robichaud et Nathalie Doummar se rendront dans la Sérénissime présenter le film. Elles collaboreront par la suite à la création de la pièce Épiphanie, présentée en janvier 2020 aux 5 à 7 chez Duceppe. Mme Doummar signe ce texte que Mme Robichaud mettra en scène. Enfin, Chloé Robichaud continue à écrire le scénario de son prochain long métrage, Les jours heureux, qui sera produit par Item 7.

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