Ciman heureux de l’expérience, mais…

« Je suis un chien. J’ai envie d’aller sur le terrain, de jouer au football et de faire des matchs. » Laurent Ciman n’a visiblement pas perdu son sens de la formule après un Euro où il est passé de la joie d’une titularisation contre l’Italie à la déception de squatter le banc des remplaçants.

De retour dans le giron de l’Impact, hier, le défenseur central a d’ailleurs esquissé un bilan qui épouse les contours de cette trajectoire.

Si les dernières semaines ont certes été bénéfiques en matière d’expérience, elles se teintent aussi d’une déception collective – une élimination en quarts de finale – et d’une certaine incompréhension quant à son utilisation.

« Je ne retiens que du bénéfice de cet Euro. C’est sûr que mon temps de jeu a été limité et je ne connais pas plus la raison que vous. Ça fait partie du football et ce sont des choix de l’entraîneur, a-t-il dit, fataliste. On ne va pas revenir là-dessus. J’ai pris du plaisir, j’ai joué avec mes amis même si j’aurais aimé montrer ce que je valais vraiment à mon poste de prédilection. »

« Un Euro, c’est quand même quelque chose d’exceptionnel. J’ai eu la chance de faire partie des 23, j’en suis très fier même si ça ne s’est pas passé comme je l’aurais voulu. »

— Laurent Ciman

Dans cette compétition, Ciman n’a donc disputé que le premier match de la phase de groupe, perdu 2 à 0 contre l’Italie. Malgré une bonne performance au poste d’arrière droit, il a ensuite été remplacé par Thomas Meunier qui s’est vite affirmé comme l’une des révélations du tournoi.

S’il était difficilement concevable de revoir Ciman sur ce flanc, il semblait tout de même logique de le faire jouer en défense centrale, en quarts de finale, alors que la Belgique était frappée par les blessures et les suspensions. Le pari de faire jouer les inexpérimentés Jason Denayer et Jordan Lukaku, tous deux âgés de 21 ans, s’est avéré perdant pour le sélectionneur Marc Wilmots.

« C’est clair que j’avais envie de disputer ce dernier match, surtout que c’était ma position. L’entraîneur devait faire un choix entre la jeunesse et l’expérience. Malheureusement, je ne sais pas pourquoi ça n’a pas penché en ma faveur. Peut-être qu’on ne savait pas que je jouais à ce poste-là depuis un certain temps », a ironisé Ciman.

« Peut-être que le choix d’être venu [en MLS] a fait pencher la décision de ne pas me faire jouer. Malheureusement, c’est comme ça. Je ne regrette pas mon choix d’être venu ici, tant du côté sportif que privé. Je suis épanoui et heureux. »

« UN DÉCLIC »

Il suffisait de regarder le fil Twitter de Ciman pour comprendre qu’il suivait attentivement le quotidien de l’Impact durant l’Euro. S’il n’a pas pu regarder les matchs, en raison du décalage horaire, il discutait fréquemment avec Mauro Biello.

« Il m’a dit que l’équipe manquait un peu de confiance et d’un petit déclic. On l’a eu, ce week-end, contre le Revolution où on a su revenir et gagner alors qu’on était menés 2-0, a rappelé Ciman. C’est bon pour le moral. Maintenant, tout le monde est en confiance pour aller à Salt Lake, samedi. »

En l’absence de son général, l’Impact a enregistré deux victoires et fait deux matchs nuls en MLS. Mais avec 11 buts encaissés en 6 matchs, dont les demi-finales du Championnat canadien, l’Impact n’a pas toujours affiché une grande sérénité défensive.

Le retour de Ciman, tout comme celui de Donny Toia, amène d’autres options pour le voyage dans l’Ouest. « La Belgique a perdu, ce n’est pas toujours facile, mais j’ai vu Laurent avec une grosse envie de rejouer », a indiqué Biello sur l’état d’esprit de Ciman.

« Je suis content de son retour, il amène cet enthousiasme après avoir pris cet Euro comme une grande expérience. On a discuté des entraînements tenus là-bas et je pense qu’il a aussi bénéficié de ça, de la vitesse et de tout le reste. Maintenant, il peut se focaliser sur la fin de la saison et aider l’équipe à gagner des matchs. »

Toia devra travailler fort

Valeur sûre de la dernière saison avec 31 matchs au compteur, Toia est maintenant prêt à revenir au jeu. Mais les récentes performances d’Ambroise Oyongo et d’Hassoun Camara, deux profils plus offensifs, ont changé la donne. « Si les latéraux vont bien, Donny va continuer à travailler fort et attendre son moment, a lancé Biello. Le deuxième match [du voyage dans l’Ouest] sera une occasion de faire tourner l’effectif, mais j’ai des options qui doivent travailler fort à l’entraînement. » Oyongo (talon) et Lucas Ontivero (grippe) ont tous les deux raté la première séance d’entraînement, hier matin. Didier Drogba, absent lors du dernier match en raison d’une blessure à une cuisse, a retrouvé ses coéquipiers. Si la semaine est sous le même signe, l’Ivoirien affrontera le Real Salt Lake, samedi, en Utah.