DEUX Cosmétiques

Pour le bien de la peau et de la planète

Le couchsurfing réserve souvent des surprises et, dans certains cas plus rares, l’expérience mène jusqu’à la création d’entreprise. DEUX Cosmétiques en est la preuve. Il y a quatre ans, Florence Brunet-Doré dormait chez une généreuse hôtesse savonnière au Chili. Aujourd’hui, elle propose une gamme de savons, crèmes, sérums et baumes combinant deux fragrances et écoresponsables.

La petite histoire

Après avoir travaillé dans le monde des communications et du marketing pour un OSBL, Florence Brunet-Doré a pris une pause professionnelle pour prendre soin de son père. Elle a profité de cette période pour faire des savons, comme elle l’avait appris lors d’un voyage au Chili. Et elle a parfait ses connaissances sur le sujet en lisant « beaucoup, beaucoup de livres ». Vous aurez deviné le reste de l’histoire : au lieu de reprendre son boulot, elle a choisi de lancer son entreprise, d’abord appelée Savonnerie 2. « Le timing était parfait ! » Moins d’un an plus tard, la gamme de produits s’est élargie, si bien que la PME a été rebaptisée DEUX Cosmétiques au printemps 2016.

Les produits

DEUX Cosmétiques propose une cinquantaine de produits combinant, comme son nom l’indique, deux fragrances. Pains de savon argan et eucalyptus ou choco et menthe, crème pour le visage abricot et caméline, sérum papaye et aloès, baume à lèvres fraise et caramel… Florence Brunet-Doré utilise des huiles essentielles pour parfumer ses créations composées d’ingrédients biologiques, non transformés et équitables le plus possible. « Tout ça à des prix accessibles, ajoute l’entrepreneure, précisant que rien n’est vendu plus de 30 $. On me demande pourquoi je n’augmente pas mes prix. C’est vrai que ça peut donner l’impression d’être cheap. Mais je ne trouve pas ça honnête de faire une marge de profit énorme uniquement pour l’image. »

Les valeurs

Dans l’atelier installé dans le sous-sol de sa maison de la couronne nord de Montréal, Florence Brunet-Doré raconte avoir rédigé une longue liste de valeurs qui la guident dans tous ses choix : fixer des prix « justes », proposer des emballages esthétiques, demeurer en contact avec les clients. Mais, surtout, « j’ai des valeurs environnementales fortes », dit-elle. Ainsi, elle tient à ce que ses emballages soient écologiques, d’où le choix d’une imprimerie carboneutre pour ses étiquettes. Ses crèmes sont vendues dans des pots de verre consignés qu’elle reprend, stérilise et réutilise. Ses savons sont présentés dans du papier recyclé et compostable. Et les contenants de ses baumes à lèvres seront bientôt réutilisables. Elle évite aussi les huiles « désodorisées », dont l’odeur est faible ou neutralisée. « C’est un procédé qui demande beaucoup d’énergie », justifie-t-elle.

La différence

« Ce qui me différencie, c’est que je fais des crèmes pour le visage. C’est un produit plus compliqué. Il faut faire beaucoup de recherche, des calculs de pH pour que ce soit entre 4,5 et 5,5, mettre du conservateur. Donc, il y a moins d’artisans qui en fabriquent », explique l’autodidacte, qui a été inspirée par son père professeur de bio, notamment. « J’ai un cerveau mathématique. Ça m’aide. Et la passion aussi ça m’aide à retenir l’information, je crois ! »

Les boîtes ensemencées

La prochaine idée que Florence Brunet-Doré veut concrétiser est la vente de savons présentés dans des boîtes ensemencées (faites de carton recyclé contenant des graines de fleurs sauvages). Mais elles sont coûteuses, environ 10 fois plus que l’emballage standard. Pour acquérir des milliers d’unités auprès du fabricant Botanical PaperWorks, DEUX Cosmétiques a lancé une campagne de sociofinancement qui se terminera le 28 mai avec l’objectif d’amasser 2500 $. 

L’avenir

Pour propulser sa croissance, Florence Brunet-Doré fait partie des huit artisans de la deuxième cohorte du Quartier artisan, un incubateur à Lac-Mégantic qui a comme mission de « soutenir la croissance des entreprises artisanales afin qu’elles deviennent des piliers de l’économie du Québec ». Les séances de formation ont permis à la jeune entrepreneure de déterminer qu’elle souhaite entre autres « embaucher deux employés d’ici cinq ans » et multiplier le nombre de points de vente qui tiennent sa gamme de produits.

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