CHUM

« Une décision de stabilité », dit le nouveau DG

Arrivé il y a à peine un mois, le nouveau directeur général du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), Fabrice Brunet, vient de reconduire le mandat de tous les directeurs de service de l’établissement, dont le chef sortant du service, de chirurgie, le DPatrick Harris.

Les 17 chefs de service du CHUM resteront en poste jusqu’à ce que le déménagement soit complété, en 2016, voire 2017, a confirmé M. Brunet en entrevue avec La Presse.

« J’ai pris une décision de stabilité », explique-t-il.

M. Brunet mentionne que l’environnement dans lequel évolue le CHUM présentement est « instable ». L’établissement prendra possession de ses nouveaux locaux au printemps. L’organisation du système de santé a été modifiée avec le projet de loi 10. Le projet de loi 20 se dessine à l’horizon. Le CHUM doit également planifier la gestion de l’hôpital Notre-Dame, qui restera sous sa gouverne jusqu’en 2020.

« Le système de santé est toujours instable, mais là, il l’est encore plus. Si, en plus, vous ajoutez de l’instabilité au niveau des équipes, qui elles-mêmes doivent se préparer pour ces transformations majeures, vous risquez d’avoir de grandes difficultés pour atteindre vos objectifs », dit M. Brunet.

LE Dr HARRIS SOUTENU PAR LES MEMBRES

En ce qui concerne le service de chirurgie, dont la course à la direction a alimenté les manchettes l’hiver dernier, M. Brunet a gardé en poste l’ancien chef, le DPatrick Harris. Les membres du service ont été appelés à voter secrètement pour leur chef. « Il y a tellement d’influences de tous les côtés sur ce dossier que je ne voulais pas prendre une décision qui soit le résultat d’influences extérieures, affirme M. Brunet. Beaucoup de gens voulaient donner leur avis, ce qui est très bien. On respecte le comité de sélection et le processus. Mais au bout d’un moment, on n’avait plus aucun résultat. »

90 %

Selon nos sources, le Dr Harris a récolté plus de 90 % des voix.

Le mandat du DHarris à la tête du service de chirurgie s’était terminé en janvier dernier. Quelques mois plus tôt, un processus de sélection avait été enclenché pour lui trouver un successeur. Ce processus avait été controversé, certains estimant qu’il avait un parti pris.

Devant l’incapacité de trouver un remplaçant, un premier chef intérimaire avait été nommé en janvier.

Puis le 5 mars, l’ancien directeur général du CHUM, Jacques Turgeon, a démissionné en affirmant que le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, lui imposait de renommer le DHarris comme chef du service de chirurgie sous peine de perdre sa fonction à la tête du CHUM.

M. Turgeon dénonçait l’ingérence du ministre dans ce dossier. Le ministre Barrette disait plutôt vouloir prolonger le mandat du DHarris et de tous les chefs de service du CHUM jusqu’au déménagement de l’hôpital, prévu pour 2016.

Cinq jours plus tard, M. Turgeon est revenu en poste, affirmant que les processus internes régissant la nomination du futur chef du service de chirurgie suivraient leur cours. En juin, le comité de sélection a rendu sa décision après avoir analysé trois candidatures, dont celle du Dr Harris. Le comité ne retenait aucune candidature.

En juillet, Jacques Turgeon a démissionné de son poste à la direction du CHUM. Selon une source, l’arrivée de Fabrice Brunet à la tête du CHUM a complètement changé la dynamique et permis de régler le litige du service de chirurgie.

Durant cette longue saga, les détracteurs du Dr Harris lui reprochaient notamment de ne pas respecter suffisamment la mission universitaire du CHUM. M. Brunet affirme que du soutien sera offert au Dr Harris à ce sujet. « Moi-même, je vais l’assister et l’aider, s’il le désire bien entendu, pour s’assurer que l’ensemble de la mission soit rempli aussi bien dans les dimensions de soins, d’enseignement et de recherche, de façon à ce que la mission universitaire soit aussi assurée durant cette période », affirme M. Brunet.

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