Opinion

L’intelligence artificielle sonne-t-elle le glas de l’école traditionnelle ?

Au milieu des bouleversements technologiques qui secouent actuellement notre société, et où l’intelligence artificielle fait figure de locomotive qui transformera comme jamais notre mode de vie, l’éducation sera-t-elle encore le wagon de queue ?

Ici comme ailleurs, l’implantation de l’intelligence artificielle (AI) et de la robotisation sera responsable de la disparition de dizaines de milliers d’emplois et de la création d’un plus grand nombre de nouveaux métiers. Les emplois qui subsisteront se transformeront profondément, car l’intelligence artificielle pourra analyser toutes les possibilités de réalisation et nous assister dans nos décisions, les plus simples comme les plus compliquées. 

Dans un avenir proche, les tâches qui nous incomberont seront complexes et tiendront compte à la fois des possibilités de la machine et de nos compétences fondamentalement humaines, qui ne peuvent être égalées par l’intelligence artificielle, à savoir la créativité en résolution de problèmes, la collaboration, la pensée critique et le sens éthique, la communication et l’empathie.

La majorité des milieux professionnels entrevoient déjà l’arrivée des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle. Leurs possibilités semblent infinies, et les craintes qu’elles suscitent le sont tout autant, amenant des discussions sur les enjeux, les contrôles à exercer et les meilleurs processus d’implantation. 

Où sont rendues les réflexions pédagogiques sur ces sujets ? Force est de constater que l’éducation risque encore d’être le parent pauvre de cette transformation majeure.

Nos étudiants bâtiront le monde de demain, mais les outils que nous leur proposons sont désuets et bien loin de refléter leur réalité. En éducation, nous voyons pourtant tous les avantages de l’IA en matière d’accompagnement pour les enseignants et les élèves.

De grandes promesses

Déjà, il existe des outils pour diagnostiquer les difficultés d’apprentissage, recommander des interventions personnalisées et offrir des rétroactions individualisées. Le développement de ces outils ne fait que commencer. Nous pouvons facilement imaginer une intelligence artificielle infatigable, capable d’expliquer de diverses façons, de poser les bonnes questions aux bons moments et de combiner plusieurs pages de données, comme les signes faciaux liés à l’engagement, pour offrir des parcours didactiques adaptés.

Mais pour ce faire, les enseignants doivent d’abord s’initier à ces technologies dans le but d’optimiser leur enseignement et de mieux distribuer leurs efforts et énergies. 

Capitalisant sur leur rôle de mentor, ils sont en mesure d’offrir un soutien adapté à leur classe, rehaussant l’apprentissage à valeur humaine. Un tel contexte exige plus que jamais des enseignants qu’ils deviennent des experts de l’apprentissage et de ses processus, et des personnes signifiantes qui accompagnent l’élève et l’encouragent à développer ses connaissances et ses passions.

Je ne crois pas qu’il existe une résistance au changement dans le milieu scolaire, mais je crois plutôt que certaines facettes des nouvelles technologies et la complexité de leur intégration en découragent plusieurs. Pourtant, les jeunes en ont besoin, l’exigent même, et avec raison.

Acteurs de changement

Alors, qu’est-ce qui retarde cette révolution ?

Nous sommes plusieurs à envisager le moment où les technologies et l’intelligence artificielle serviront nos ambitions, mais selon mon expérience, nous sommes encore loin de ce but, à moins de prendre les choses en main et d’être acteurs de changement.

Et si l’été n’était pas seulement synonyme d’expression libre et personnelle ? Cette saison permet à nos jeunes, notre avenir, de reconnecter avec leurs passions. Observons comment leur potentiel créatif s’exprime tandis qu’ils sortent d’un milieu conformiste et rigide pour un milieu plus libre et stimulant. 

Bien plus que le système semble le croire, les apprentissages de chacun de nos enfants sont maximisés lorsque le cadre s’adapte à eux et mise sur leurs forces, comme l’intelligence artificielle promet de le faire. À tous les enfants, parents et éducateurs, je souhaite un été ressourçant et passionnant !

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