Hockey / Réduction de l'équipement

Des gardiens peu préoccupés

La réduction de l’équipement des gardiens de la LNH est-elle vraiment au cœur des préoccupations des principaux intéressés ?

Louis Domingue, des Coyotes de l’Arizona, a eu choc en se présentant à la rencontre des gardiens de la Ligue nationale à Chicago, plus tôt cet été, au cœur de l’épineuse discussion sur le sujet.

« Nous étions huit au maximum, dont des gars comme Ben Scrivens, qui n’est plus dans la ligue, et des gardiens auxiliaires », a raconté hier le gardien québécois au téléphone.

« Ils avaient aussi la chance de participer au meeting par conférence téléphonique, mais il y en avait peut-être seulement deux ou trois au bout du fil. Je croyais que plusieurs gardiens auraient utilisé cette fenêtre pour s’exprimer et se mettre au courant de ce qui se passe, mais j’ai surtout senti de l’indifférence. 

« C’est une question qui nous concerne directement et on a la chance de donner notre avis. Après, s’il y a des changements, on ne sera pas en mesure de chialer… »

— Louis Domingue

Cory Schneider, des Devils du New Jersey, et Ryan Miller, des Canucks de Vancouver, sont les rares leaders dans le domaine parmi les gardiens établis.

« Il s’agit de nos meilleurs représentants, et on se range beaucoup derrière Cory Schneider, qui n’est pas contre la réduction de l’équipement, mais qui prône une meilleure uniformisation », de dire l’ancien gardien des Remparts de Québec.

UN PROBLÈME DE CULOTTE

Malgré le faible taux de participation des gardiens aux discussions, la LNH a suivi les recommandations de l’Association des joueurs et retardé, mardi, la mise en branle de son projet, conçu lors de la rencontre des directeurs généraux en mars. La culotte pourrait être réduite à temps pour le début de la saison, mais le reste attendra probablement un an.

« Le plus gros problème qu’on a soulevé, c’est l’empressement de la Ligue à procéder aux changements alors que les compagnies d’équipement ne sont pas prêtes à produire les nouvelles pièces. Ça met un peu notre sécurité à risque. On a essayé de retarder certains dossiers en leur laissant le droit de réduire la taille des culottes. »

Et dans le dossier de la culotte, Domingue et l’Association des joueurs seront aux aguets.

« Ajuster les culottes pour les gardiens de la LNH sera déjà compliqué, mais ça prendra encore plus de temps pour ceux de la Ligue américaine parce que ceux de la Ligue nationale sont servis en priorité. Alors les gardiens rappelés de la Ligue américaine pourraient être avantagés par des culottes plus grosses. L’an dernier, je suis passé de la Ligue américaine à la Ligue nationale dans le temps de le dire. Ils doivent le faire en même temps pour tous les gardiens qui auraient accès à la LNH. »

Louis Domingue dit avoir évoqué, lors de la rencontre de Chicago, une question préoccupante pour nombre de gardiens.

« Nous voulons des suivis aléatoires plus réguliers, de façon à ce que tous les gardiens maintiennent un équipement de taille semblable. Au fil du temps, plusieurs gardiens ajoutent des pièces d’équipement pour avoir plus de protection, comme des coussins supplémentaires pour protéger leurs côtes, par exemple. Ils envoient un courriel directement à la Ligue par l’entremise du gérant d’équipement, sans que les autres gardiens soient au courant. La Ligue l’approuve, mais ça confère au gardien en question un avantage parce que personne n’a vu le courriel. J’ai demandé que tous les gardiens soient au courant du moindre changement dans l’équipement. »

La LNH espère d’ici un an parvenir à s’entendre avec l’Association des joueurs pour proposer un équipement de gardien plus moulant.

« Le corps humain est rond, pas carré, que je sache, a récemment confié le responsable de l’équipement des gardiens de la LNH, Kay Whitmore, au magazine The Hockey News. Un bras rond devrait être protégé par une pièce ronde, et ainsi de suite. Les entreprises font des pièces d’équipement carrées qui contribuent à boucher toutes les ouvertures. »

« Nous ne sommes pas contre, répond Louis Domingue, tant que notre sécurité n’est pas mise en cause. Le plastron pourrait poser problème. Les lancers arrivent plus vite, et je dirais même que, très souvent, les rondelles nous font mal. Plusieurs de ceux qui proposent les changements ne sont pas dans nos souliers. »

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