Personnalité de la semaine

Steve Foster

Le directeur général du Conseil québécois LGBT a reçu le prestigieux prix Droits et libertés 2013, remis par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec (CDPDJ). Steve Foster est notre Personnalité de la semaine.

Steve Foster fêtera bientôt ses huit ans à la tête de ce qui est aujourd’hui le Conseil québécois LGBT, qui défend les droits des communautés lesbienne, gaie, bisexuelle, transgenre et transsexuelle. Huit ans à « déconstruire l’homophobie », à encourager et coordonner les échanges avec le milieu politique et à faire de la communauté LGBT un groupe plus solidaire et respecté de tous. « Les progrès sont grands, mais il reste encore beaucoup à faire », souligne l’énergique directeur général.

C’est ce travail acharné que la CDPDJ a tenu à souligner en lui remettant le prix Droits et libertés 2013, le 10 décembre dernier, date anniversaire de l’adoption par les Nations unies de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.

Plus enclin à mettre ses collaborateurs de l’avant, et préférant se consacrer aux autres, le directeur général s’avoue quand même très touché de recevoir cette prestigieuse récompense. D’autant que rien ne le prédestinait à une carrière dans le milieu communautaire. « Pour être franc, je n’ai jamais rien planifié dans ma vie », avoue-t-il.

Vie mouvementée

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Steve Foster a eu une vie mouvementée. Un viol à 13 ans, deux tentatives de suicide, le décrochage, l’itinérance et la prostitution ont marqué sa jeunesse. « Je crois que toutes les expériences que l’on vit, bonnes ou mauvaises, finissent par nous servir un jour, d’une manière ou d’une autre », ajoute-t-il.

Malgré tout, Steve Foster a réussi « à s’en sortir ». Il a travaillé pendant une quinzaine d’années dans le domaine de la mode, terminant même un baccalauréat en gestion et design de mode à l’UQAM, en 2002. Mais un ami proche tombe gravement malade et Steve Foster décide de l’accompagner en fin de vie. La triste aventure durera six mois. « Ce fut une expérience très forte qui m’a ramené aux vraies valeurs. Je ne suis jamais retourné travailler en mode. Vidé, j’ai plongé dans une grave dépression. »

Afin de lui changer les idées, et surtout pour tenter de le raccrocher à quelque chose, un ami l’invite à une réunion dans le milieu communautaire. L’étincelle se produit, et Steve Foster s’implique de plus en plus au sein de la communauté gaie. Il est élu, en décembre 2005, au conseil d’administration de la Table de concertation des lesbiennes et des gais du Québec. Il sera nommé à la présidence en 2006, avant de se lancer dans une restructuration complète de l’organisme qui deviendra le Conseil québécois des gais et lesbiennes (CQGL), puis le Conseil québécois LGBT.

Malgré les hauts et les bas, l’homme de 48 ans affirme que la vie lui a souri. Quand on aborde l’avenir, Steve Foster ne se souhaite qu’une seule chose : la santé. « Si je n’ai pas ça, je ne pourrai pas servir correctement le Conseil et la communauté LGBT. Il nous reste encore tant de choses à accomplir. »

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