Personnalité

Louise Lecavalier

Louise Lecavalier a remporté les honneurs dans la catégorie « danseuse de l’année 2013 sur la scène contemporaine » lors du 41e gala Premia la danza, à Positano en Italie. L’événement rendait hommage aux artistes qui se sont illustrés pendant la saison de danse en Europe.

La danseuse et chorégraphe vient d’ajouter son nom à une impressionnante liste de lauréats. Des monstres sacrés de la danse comme Margot Fonteyn, Rudolf Noureev et Maurice Béjart ont tous été honorés par le prix Léonide Massine.

Bien que touchée, Louise Lecavalier parle plus aisément de la cérémonie que de cette mention, une soirée « sans flafla », comme elle les aime. « Il y a eu un long dîner et on a tous présenté un numéro. Et puis danser à l’extérieur, les pieds dans le sable, à Positano, sur la côte amalfitaine, c’était un moment magique. »

La danseuse et chorégraphe retournera d’ailleurs en Italie, à Ferrare, début novembre, afin de présenter Children, A Few Minutes of Lock et sa première création à part entière, So Blue.

Maîtresse de ses pas

En devenant chorégraphe, Louise Lecavalier a trouvé une nouvelle liberté, surtout dans le fait de ne pas attendre qu’on lui donne des pas. « Pour moi, danser, c’est vouloir dépasser ses limites et explorer son corps, confie-t-elle. J’ai pu approfondir ce qui me touchait vraiment, ce qui m’intéressait davantage. »

Si elle est devenue maîtresse de ses pas, Louise Lecavalier ne renie pas pour autant son époque « La La La », comme elle se plaît à nommer les 18 années passées au sein de la mythique compagnie d’Édouard Lock. Elle reprend justement, dans A Few Minutes of Lock, quelques-uns des duos qui l’ont rendue célèbre.

« Je ne suis pas une danseuse qu’on a commencé à former à l’âge de quatre ans, souligne-t-elle. Je considère que j’ai eu une chance inouïe de pouvoir apprendre auprès de gens comme Édouard, et d’aller aussi loin dans une voie, d’avoir une réflexion poussée sur la danse, sur le corps, sur le mouvement. »

À 54 ans, Louise Lecavalier n’a aucune envie de jouer uniquement les chorégraphes. « Je n’imagine pas le jour où j’arrêterai de danser pour seulement chorégraphier. Certaines troupes m’approchent et je leur réponds : “Pas tout de suite. Peut-être dans vingt ans !” »

Après des années de souffrance, et l’implantation d’une hanche artificielle, Louise Lecavalier affirme aujourd’hui être en pleine forme. « Heureusement, le corps n’a pas une très bonne mémoire. Je ne me souviens plus comment je me sentais dans la vingtaine ou la trentaine. Je ne peux donc pas comparer, ajoute-t-elle. Le corps est une formidable machine. Je peux descendre d’un avion et me sentir incapable de danser dans deux heures. Et puis, un coup sur scène, j’oublie tout. Tout ça est un mélange de travail, de génétique, de chance et de désirs extrêmes… »

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