Immobilier

Des locataires dérangeants

L’été dernier, Alexander Vesey s’est inquiété de la présence de locataires à court terme dans son immeuble à condos du centre-ville, quand l’ambiance nocturne aux terrasses s’est mise à ressembler à celle d’un bar.

Un va-et-vient constant, des fêtes délirantes autour de la piscine jusqu’à 4 h du matin, des copropriétaires qui se font réveiller par des cris de fêtards. Le verre a fini par déborder.

« C’était incontrôlable », se rappelle M. Vesey, membre du conseil d’administration du syndicat des copropriétaires du Séville phase 2.

Il a dû engager un agent de sécurité pour maintenir l’ordre dans les lieux communs de l’immeuble, situé dans le quartier du village Shaughnessy, au centre-ville de Montréal.

« Nous avons dû réagir rapidement, établir des règles de conduite, installer des affiches et engager des agents de sécurité », explique-t-il.

Construit sur le site de l’ancien cinéma Séville, le projet de 477 appartements en 3 phases est vendu à 100 %. Plus du quart des acheteurs sont en fait des investisseurs qui louent leur logement, un phénomène qui gagne en importance dans le marché de la copropriété à Montréal.

« DIFFICILE À CONTRÔLER »

M. Vesey, lui-même investisseur, a acheté deux condos dans le Séville à des fins locatives, mais toujours pour une période d’au moins un an. Il est d’ailleurs interdit de signer un bail pour moins d’un an au Séville, mais certains copropriétaires le font quand même, déplore-t-il.

« C’est difficile à contrôler.
Les propriétaires qui louent à court terme ne nous le font pas savoir. Mais on sait que ça existe. Les gens se plaignent du non-respect de la qualité de vie par des locataires à court terme. »

— Alexander Vesey

« Nous croisons de nouveaux visages régulièrement. C’est difficile pour les gens de reconnaître qui a le droit d’être là », dit M. Vesey.

La location à court terme demeure problématique, car ces locataires sont moins enclins à respecter les règlements de l’immeuble, explique Robert Libman, gestionnaire du Séville et ancien maire de l’arrondissement de Côte-Saint-Luc.

Lors de son assemblée annuelle générale, tenue au début du mois de mai, le syndicat des copropriétaires a décidé de mettre fin à l’ambiance « terrasse de bar » en engageant un « videur » pour la période estivale. Les copropriétaires ont embauché un agent de sécurité additionnel qui travaillera au Séville de la mi-juin à la mi-septembre.

« On aura un agent de sécurité 24 heures sur 24 dans le hall et un agent mobile qui se promènera sur les terrasses, dit M. Vesey. Nous trouvions que c’était nécessaire. »

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