Télévision

Vidéotron veut une chaîne communautaire anglophone

En mode séduction auprès des anglophones, Vidéotron veut lancer une chaîne communautaire anglophone à Montréal.

MYtv, qui serait l’équivalent anglophone de la chaîne communautaire francophone MAtv, pourrait voir le jour aussi tôt qu’au printemps prochain, si Vidéotron obtient les modifications réglementaires nécessaires du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC). Vidéotron veut faire financer sa nouvelle chaîne MYtv par ses contributions au contenu canadien, comme c’est le cas de bien des chaînes communautaires.

« Il y a une volonté importante de se rapprocher de notre clientèle anglophone, de voir comment on peut se différencier avec une télé à saveur locale qui aura des émissions d’affaires publiques. Nous voulons fidéliser nos clients de la communauté anglophone et aller chercher de nouveaux clients », dit Isabelle Dessureault, présidente de MAtv, en entrevue à La Presse Affaires.

Pour lancer MYtv, Vidéotron demande des changements à ses conditions de licence afin de faire financer sa nouvelle chaîne par les contributions de Vidéotron au contenu canadien. Comme tous les distributeurs télé, Vidéotron doit consacrer 5 % de ses revenus à financer des émissions canadiennes. Actuellement, 3 % des revenus de Vidéotron vont à des fonds de subventions (dans une proportion de 80 % au Fonds des médias du Canada et de 20 % au Fonds Québecor), et 2 % des revenus financent les télés communautaires (principalement MaTV qui est financée à 100 % par ces contributions).

Pour que MYtv voie le jour, Vidéotron demande que ses contributions dans la région de Montréal soient plutôt réparties comme suit : 1 % des revenus aux fonds de subventions et 4 % des revenus aux chaînes communautaires, ce qui permettrait à Vidéotron de financer à la fois MAtv et MYtv. Ailleurs au Québec, la formule de partage 3 %-2 % resterait intacte.

Vidéotron, qui a rendu sa demande publique hier, a bon espoir que le CRTC accède à sa demande, notamment parce que l’organisme réglementaire a créé un précédent en 2004 afin de permettre à Rogers de lancer des chaînes communautaires francophones à Ottawa et à Moncton. Bell a aussi fait la même demande cet été au CRTC pour ses chaînes communautaires (en vidéo sur demande) à Montréal et Ottawa, mais attend toujours la décision de l’organisme réglementaire.

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