VÉLO

Pleins feux sur le « stop Idaho »

« Pour faciliter les déplacements à vélo, les cyclistes pourraient traiter les panneaux d’arrêt comme des cédez-le-passage », selon l’administration du maire de Montréal, Denis Coderre, qui a remis la semaine dernière ses positions à Québec dans le cadre du projet de modernisation du Code de la sécurité routière. Lumière sur le « stop Idaho ».

1982

C’est en 1982 que l’Idaho, un petit État du nord-ouest des États-Unis, a intégré cette disposition à son code de la sécurité routière. Les cyclistes pouvaient dès lors considérer les arrêts comme des cédez-le-passage, et les feux rouges, comme des arrêts (ce que Montréal ne recommande pas). Le but : légaliser des comportements de cyclistes largement répandus dont les dossiers s’accumulaient inutilement devant les tribunaux.

-14 %

Selon une étude réalisée par l’école de santé publique de l’Université de Californie de Berkeley, cette loi a réduit les blessures à vélo de 14 % dans l’année qui a suivi son adoption. L’expérience cycliste s’en trouve aussi plus agréable : une moins grande dépense d’énergie et moins de stress aux articulations, causés par les passages répétés de l’arrêt à l’action. Par ailleurs, les cyclistes étaient moins tentés d’emprunter les grosses artères, où les risques de blessures décuplent.

Vélo Québec en faveur

« Il faut revenir à la base : pourquoi a-t-on des arrêts aux coins des rues ? C’est principalement pour ralentir les voitures, surtout dans des rues qui sont plus tranquilles. Il faut prendre en compte le fait qu’un vélo, ce n’est pas une voiture : il permet une vision périphérique beaucoup plus dégagée et va beaucoup moins vite. » – Suzanne Lareau, présidente directrice générale de Vélo Québec

Une option qui divise les gens

Quelques parties du Colorado ont adopté une loi ces dernières années pour permettre aux cyclistes de traiter l’arrêt comme un cédez-le-passage, mais le « stop Idaho » n’a pas été implanté dans d’autres États. Depuis 2008, des projets de loi ont été présentés dans cinq États, mais n’ont jamais abouti. Il faut dire que l’idée divise les gens, tant les politiciens que les cyclistes eux-mêmes, qui craignent que leur image publique en soit ternie.

1979

Le Code de la sécurité routière n’a pas été revu en profondeur depuis 1979. Québec sera-t-il favorable au « stop américain » pour les cyclistes ? Soulignons que les corps policiers ont émis des réserves lors des consultations, l’an dernier. Suzanne Lareau, de Vélo Québec, salue l’« audace » de la Ville de Montréal. « Ses positions sont très progressistes, dit-elle. Elles ressemblent à Montréal. »

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