Consultation du CRTC

Revoir la télé

Qu’attendez-vous de la télévision ? À quoi ressemblera-t-elle dans cinq ou dix ans ? C’est ce que le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) vous demande ces jours-ci dans le cadre d’une vaste consultation. On a hâte de voir le résultat. Et, surtout, de voir jusqu’où Ottawa est prêt à aller pour améliorer le système actuel.

« Nous accueillerons volontiers toute suggestion, question ou idée que vous pourriez soumettre. (…) À peu près tout est sur la table », a indiqué le président du CRTC la semaine dernière.

La déclaration est plus audacieuse qu’elle en a l’air. Le téléspectateur moyen ne s’en rend pas forcément compte, mais la programmation à laquelle il a accès est un compromis fragile entre les demandes, souvent contradictoires, d’un grand nombre de parties – politiciens, entreprises, artistes, groupes d’intérêt, consommateurs, etc. Le résultat est loin d’être parfait, mais il est à peu près impossible d’altérer un élément sans déclencher un tollé.

La loi actuelle impose une longue liste d’objectifs au système de radiodiffusion canadien. Il doit notamment « favoriser l’épanouissement de l’expression canadienne » et « refléter la condition et les aspirations, des hommes, des femmes et des enfants canadiens, notamment l’égalité sur le plan des droits, la dualité linguistique et le caractère multiculturel et multiracial de la société canadienne ainsi que la place particulière qu’y occupent les peuples autochtones ». Bref, c’est tout juste si on ne lui demande pas de faire la vaisselle.

À l’époque où la télévision occupait un rôle central, dominant et incontournable, on pouvait comprendre que son immense pouvoir soit assorti d’importantes responsabilités. Mais la dynamique a bien changé.

Si 86 % des foyers sont encore abonnés à un service de câble ou de satellite, le taux de pénétration plafonne. Netflix, par contre, avance à pas de géant : 17 % des Canadiens y ont souscrit l’an dernier. Et encore, la tiédeur des francophones (5 %) masque la popularité réelle du service (21 % chez les anglos, plus de 27 % en Alberta). Or, ce contenu n’est pas réglementé et l’entreprise n’a pas à verser de contribution financière pour soutenir la production. Rien de très rassurant pour la télévision traditionnelle.

Netflix n’est qu’un exemple. Les gens veulent voir les contenus vidéo qui les intéressent, n’importe quand et sur n’importe quel type d’écran. Si le système de télé officiel ne leur offre pas cela, ils le trouveront ailleurs. Il faut se demander, dans ce contexte, si la longue liste d’épicerie imposée à ce système est encore pertinente.

La réglementation a encore un rôle à jouer. Mais il faut déterminer ce qui est vraiment indispensable et se concentrer là-dessus. Car si la télé régie par le CRTC n’a pas la flexibilité nécessaire pour répondre aux véritables attentes des Canadiens, on ne donne pas cher de son avenir, ni de ceux qui en dépendent.

Audiences du CRTC

Programmation

Quels types d'émissions préférez-vous? Est-ce important qu'elles soient produites ici, qu'elles reflètent la diversité canadienne ou vous montrent votre réalité locale?

Audiences du CRTC

Technologie

Sur quels types d'appareils regardez-vous vos émissions ? Si vous êtes abonnés au câble ou au satellite, êtes-vous satisfaits de l'assemblage des chaînes ? De quelle façon prévoyez-vous regarder la télé dans les cinq prochaines années?

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Satisfaction

Votre fournisseur par câble ou par satellite vous donne-t-il l’information nécessaire pour faire des choix ? Est-ce que des barrières vous empêchent de changer de forfait ou de fournisseur ? Savez-vous où vous plaindre ?

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