PERSONNALITÉS DE LA SEMAINE
Karine Courtemanche et Alain Desormiers
LA PRESSE
Dans un salon destiné au remue-méninges de l’agence, une étagère attire les regards, chargée de trophées remportés par l’entreprise au fil des ans à l’échelle provinciale, nationale et internationale. La dernière récompense qui vient de s’ajouter est toutefois symptomatique des changements qui ont bouleversé le monde des communications, de la publicité et du marketing au cours de la dernière décennie.
« Autrefois, la publicité, c’était un bon spot télé ou une bonne affiche, dit Alain Desormiers. Mais chez nous, on ne crée pas de messages publicitaires. On crée des stratégies pour que les annonceurs atteignent le mieux possible leur clientèle cible. Avant, ce prix que nous venons d’avoir était toujours remporté par des agences de publicité ou de création. Le fait qu’une agence média y accède pour la première fois a vraiment braqué les projecteurs sur le rôle accru que jouent désormais les agences comme la nôtre. »
Quand ce passionné a fondé son agence, il y a 20 ans, cette discipline était plus simple parce qu’il existait moins de façons d’atteindre les consommateurs. Avec le développement de l’internet, des technologies et des nouveaux médias, les questions stratégiques sont devenues plus complexes.
« Les consommateurs sont de plus en plus réfractaires à la publicité intrusive, et moins attentifs », dit Karine Courtemanche.
« C’est important d’amener des approches différentes et surprenantes. Quand on y arrive, les gens sont plus réceptifs au message qu’on veut passer. C’est cette valeur ajoutée que l’on essaie de créer. »
— Karine Courtemanche
Cette année, l’agence a réussi à attirer Desjardins et Metro dans sa clientèle. Elles sont venues rejoindre une cinquantaine de clients dont font partie Canadian Tire, Via Rail et Les Producteurs de lait du Québec. Depuis quatre ans, Touché! a connu une croissance de 30 % par an, et au cours de la dernière année, l’agence a réussi un bel exploit avec une percée à Toronto. Ses deux dirigeants, modestes, attribuent une grande part de ce succès à leur équipe, qui compte 85 employés à Montréal et 30 à Toronto.
« Nous sommes vraiment bien pourvus en ressources humaines et en talents, dit Alain Desormiers. Maintenant, si on veut continuer à croître, c’est sur le marché de Toronto qu’il y a du potentiel. On parle souvent du côté inventif et créatif des Québécois. J’aime à penser que ces forces nous permettent aussi de nous démarquer dans notre domaine au Canada. »