OPINION

Parents de filles, pensez à nos garçons !

Depuis les années 90, la publicité nous renvoie l’image d’hommes mous et insipides. Loin de dénigrer la femme forte – je suis moi-même bardée de diplômes, monoparentale, farouchement indépendante et heureuse – , je crains pour l’avenir amoureux de nos garçons.

Combien de fillettes affirment maintenant haut et fort que « les filles sont plus intelligentes que les gars » et autres phrases du même acabit ? Que les filles prennent leur place dans la société est important et nécessaire. Doivent-elles le faire au détriment des garçons ? Je me pose la question.

Mes fils excellent à l’école, atteignent des résultats enviables aux tests de quotient intellectuel et sont, malheureusement pour eux, courtois et gentlemen. J’écris « malheureusement », car je me rends compte que la galanterie est perçue comme un signe de faiblesse, alors que même la plus indépendante des filles aime généralement qu’un garçon lui ouvre la porte. C’est de la gentillesse, point. Ça ne signifie pas qu’elle n’est pas capable de le faire elle-même.

Dernièrement, l’amoureuse d’un de mes fils est venue passer la journée à la maison. Impétueuse et princière, elle demande à ce que tout soit fait pour elle, mais s’offusque dès que l’un de mes fils va au-devant de ses désirs. Alors là, elle réclame son indépendance de pensée et d’action.

Elle n’est pas unique. La plupart des jeunes filles que je côtoie sont de ce modèle. Cette façon d’être est d’ailleurs valorisée par leurs parents, qui sont fiers d’élever une fille qui joue au baseball, au hockey et qui peut tout faire aussi bien que les garçons dans les domaines qui étaient auparavant la chasse gardée de ces derniers.

De plus, privilégiées par un système scolaire matriarcal, elles réussissent généralement mieux à l’école. C’est crié sur tous les toits et écrit partout. Elles en sont parfaitement conscientes et se considèrent nettement supérieures aux garçons.

QUE FAIRE ?

Que doit faire le garçon devant ce phénomène ? « Si je suis gentil, elle m’envoie promener ; si je ne suis pas là quand elle le réclame, elle m’envoie promener. » N’importe qui se tannerait et passerait son chemin. Certains pourraient même prendre la décision que les politesses enseignées par leurs parents sont obsolètes dans le monde dans lequel ils vivent.

Les petites filles sont bercées aux histoires de princesses, mais ne sont pas en mesure d’apprécier les valeurs chevaleresques des garçons.

Dans un monde superficiel où la famille éclate de plus en plus, où les femmes rejettent les hommes qui ne prennent pas leurs responsabilités, où elles organisent la majorité des activités familiales, quelle est la place de nos garçons ? Spectateurs de l’indépendance féminine et n’ayant pas leur place ? Que fait-on de la galanterie ? On la met aux poubelles pour que la jeune fille en rêve en secret ?

Parents de filles, aidez les parents de garçons ! À trop vouloir manifester leur indépendance déjà au plus jeune âge, vos filles vont tanner nos gars, même les plus tenaces. Et, dans ce cas… elles auront un avenir où elles se languiront d’un prince charmant qui a jeté son épée depuis trop longtemps.

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