Réfection de la rue Sainte-Catherine

Travaux plus rapides demandés

Les promoteurs immobiliers s’inquiètent de la durée prévue de la réfection de la rue Sainte-Catherine Ouest. Ils aimeraient que cela se fasse plus rapidement qu’en quatre ans, quitte à rajouter de l’argent et à travailler 24 heures sur 24. C’est ce qu’a expliqué à La Presse l’ancien ministre André Boisclair, PDG de l’Institut de développement urbain du Québec (IDU), qui espère aussi un appui fédéral pour le prolongement de la ligne bleue du métro.

Soyons positifs, qu’est-ce qui va bien à Montréal ?

Un, la volonté du politique et de l’administratif à la Ville de Montréal d’investir dans la mise à niveau de nos infrastructures. On comprend les désagréments. Mais c’est un travail qu’il nous fallait faire de longue date.

Deux, il faut saluer le leadership de l’administration municipale qui a revisité ses orientations en matière de fiscalité non résidentielle. Les charges fiscales non résidentielles croissent de la moitié de celles du secteur résidentiel depuis deux ans. La Ville a admis qu’il y avait là un rattrapage à faire.

Trois, c’est la volonté des gouvernements supérieurs d’investir dans les transports collectifs. Le prolongement de la ligne bleue pourrait être au prochain budget fédéral. On le souhaite. Il y a de nombreuses conversations qui ont cours. On espère aussi que le décret d’autorisation du Réseau électrique métropolitain (REM) sorte au printemps. Ce sont deux décisions qui transformeront à jamais le visage de Montréal.

Comment se porte le centre-ville de Montréal ? Avez-vous des inquiétudes ?

Regardez les projets qui ont déjà été annoncés : Ogilvy/Holt, Carbonleo avec le Four Seasons, Saks 5th Avenue, l’agrandissement du Sports Experts coin Mansfield et Sainte-Catherine. On porte un jugement positif. Ce qui ne veut pas dire que nous ne sommes pas préoccupés par un certain nombre de chantiers qui se feront au cours des prochaines années. On travaille avec la Ville pour faire en sorte que tous les travaux dans la rue Sainte-Catherine se fassent le plus rapidement possible. Puisqu’il s’agit de Sainte-Catherine, on envoie un message très clair à la Ville que, s’il y a des budgets additionnels qu’on ne mettrait pas si ce n’était cette artère commerciale, que ces budgets soient consacrés avant tout à faire une exécution rapide des travaux.

Ça veut dire, s’il le faut, des travaux 24/7. Le maire a déjà ouvert la porte. Il y a beaucoup de gens qui ne comprennent pas pourquoi il faut autant de temps (quatre ans pour la phase 1). Le chantier de Sainte-Catherine doit s’inscrire dans la colonne des succès, tout comme le REM d’ailleurs, et non pas des échecs.

Les promoteurs se sont souvent plaints des difficultés à faire du développement à Montréal. Qu’est-ce la Ville doit faire pour s’améliorer ?

La Ville fait de gros efforts pour améliorer son offre de service. Mais il faut qu’elle développe une véritable culture de service à la clientèle et qu’elle soit plus transparente dans sa reddition de comptes eu égard aux délais de traitement des demandes.

« Grâce à loi sur la métropole […] on met fin aux référendums. Ça fait longtemps qu’on souhaite mettre fin à cette minorité de blocage qui a empêché la réalisation de projets qui allaient dans le sens de l’intérêt public et du bien commun. »

Que l’on pense au projet d’ouvrir un supermarché Provigo dans une résidence de personnes âgées dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce qui a été bloqué à cause de la menace d’un référendum. Les élus municipaux sont les mieux placés pour décider ce qui est de l’intérêt public et du bien commun.

Note : Pour des fins de concision, le compte rendu de l’entrevue a été édité.

En faveur du retrait du référendum, partout

L’Institut de développement urbain du Québec (IDU) demande au gouvernement d’abolir les référendums locaux pour toutes les grandes villes de la province et pas seulement pour Québec et Montréal comme le prévoit actuellement le projet de loi.

L’IDU a annoncé sa position hier en présentant son mémoire en commission parlementaire sur le projet de loi 122, Loi visant principalement à reconnaître que les municipalités sont des gouvernements de proximité et à augmenter à ce titre leur autonomie et leurs pouvoirs.

Actuellement, des citoyens en désaccord avec un projet peuvent signer un registre. Si le nombre minimal de signatures est atteint, la modification proposée aux règlements d’urbanisme doit être soumise à un référendum local.

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