PME Innovation

Le luxe usagé de LXR & Co

La recette du succès en commerce électronique, selon Jean-Philippe Robert, PDG de LXR & Co : miser sur le bon produit. Et il est convaincu que les articles de luxe d'occasion vendus par son entreprise sont ce bon produit.

Avec Beyond The Rack, Frank & Oak et Bonlook, LXR & Co fait partie d’un intéressant noyau de jeunes entreprises montréalaises spécialisées dans la vente en ligne d’articles de mode.

Les produits vendus par LXR & Co portent certaines des plus grandes marques : Louis Vuitton, Chanel, Hermès, etc. Mais comme ils ne sont pas neufs, leurs fabricants n’ont plus d’emprise sur leur distribution. LXR & Co peut donc agir à sa guise, une composante importante de son plan d’affaires.

C’est le partenaire de M. Robert, Frederick Manella, qui s’est lancé le premier dans ce créneau, en 2010. Son entreprise se spécialisait alors dans la distribution de gros de ces produits d'occasion, ce qui représente encore l’activité la plus importante de l’entreprise. L’arrivée de M. Robert, dont l’entreprise précédente était cliente de celle de M. Manella, a marqué la naissance de la boutique en ligne de LXR & Co, il y a à peine un an.

« Ce qui est difficile en commerce électronique, c’est l’approvisionnement », explique M. Robert. « Il faut trouver un bon produit de niche, avec de bonnes marges. Je me suis associé à Fred parce qu’il avait ce produit-là. »

L’entreprise s’approvisionne dans des encans, auprès de collections individuelles et en ligne. Elle exploite aussi une boutique dans le quartier Beverly Hills, en Californie, où des clients viennent lui revendre certains articles. Une deuxième boutique, temporaire celle-là, verra le jour le 1er novembre dans le quartier Soho, à New York.

« On les achète, on les authentifie, on vérifie qu’ils sont en bon état et on les revend », résume M. Robert. Le processus, fait-il valoir, procure un avantage compétitif en donnant aux acheteurs une assurance de qualité.

« Si tu veux acheter des produits de ce genre, tu as trois choix. Il y a eBay, qui est plus compliqué et moins sûr. Il y a les friperies, qui restent des friperies, et quelques petits sites, qui travaillent souvent en consignation, c’est-à-dire qu’ils présentent les produits vendus par des individus. »

Les États-Unis d’abord

C’est d’abord exclusivement aux Américains que LXR & Co a commencé à offrir ses produits, notamment parce que son entrepôt est situé au Nevada.

« Notre structure était plus solide aux États-Unis. Nous prenons nos produits un peu partout dans le monde et on devait déjà les faire entrer aux États-Unis de toute façon. En plus, nos produits sont assez chers, donc c’était malheureusement plus facile de les vendre aux États-Unis qu’au Canada ou au Québec. »

Le panier moyen de LXR & Co est d’environ 350 $, « l’un des plus élevés de l’industrie », selon M. Robert.

Ce n’est finalement qu’il y a environ un mois à peine que les Canadiens ont pu commencer à magasiner sur LXR & Co.

« Nous étions rendus à 120 000 membres, le site était stable, nous étions bien organisés, il était temps de faire un pas en avant. Il y a aussi des avantages à vendre ici, notamment pour le recrutement et pour trouver des investisseurs. »

LXR & Co vient justement d’obtenir un prêt de croissance de 1,5 million de la Banque de développement du Canada. Elle bénéficie aussi de prêts d’Investissement Québec.

LXR & Co

Qui : Jean-Philippe Robert, Frederick Mannella, Kei Izawa et une cinquantaine d’employés

L’idée : un grossiste et un détaillant en ligne de produits de mode de luxe d'occasion

L’ambition : créer la première marque au monde associée au vintage de luxe de qualité

Ils y croient et y ont misé de l’argent : les cofondateurs et la Banque de développement du Canada

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