Dix conseils anti-stress financier pour les étudiants

L’argent avant les études

En cette rentrée scolaire, devinez ce qui angoisse le plus les étudiants ?

a) remettre les travaux de mi-session à temps

b) se bourrer le crâne pour réussir l’examen final

c) surmonter sa gêne lors de la présentation orale

Ne vous cassez pas la tête. Aucune de ces réponses n’est la bonne. En fait, les étudiants postsecondaires sont davantage stressés par leurs finances que par la réussite de leurs études, nous apprenait un sondage diffusé par BMO Banque de Montréal, cette semaine.

Cela se comprend quand on sait que les étudiants prévoient accumuler des dettes de plus de 26 000 $ (13 000 $ au Québec) avant la fin de leurs études. Malheureusement, le stress financier nuit à leurs résultats scolaires et retarde souvent l’obtention de leur diplôme.

C’est le cas d’Isabelle, fraîchement diplômée de l’Université Concordia. Elle a obtenu son diplôme avec distinction. Mais ses finances sont en lambeaux. Faute d’argent pour payer ses droits de scolarité, elle a été forcée d’interrompre ses études pour aller travailler durant un an, alors qu’il lui manquait seulement un cours pour compléter son baccalauréat.

Quand la famille n’offre pas d’aide financière, pas facile de payer l’appartement, la nourriture, les comptes d’Hydro, les droits de scolarités... Durant ses premières sessions, Isabelle travaillait plus de 25 heures par semaine, mais ses notes en souffraient : « C’était juste trop, dit-elle. Ensuite, j’ai travaillé seulement 15 heures par semaine, et mes notes ont grimpé. J’avais des A et des A+. »

Sauf que maintenant ses finances sont sous zéro. À l’aube de sa maîtrise, elle a déjà accumulé près de 30 000 $ de dettes, surtout des prêts étudiants.

Forte de cette expérience, qu’a-t-elle à dire pour aider les étudiants qui entreprennent leurs études ? « Bonne chance ! » lance-t-elle d’un ton cynique. Voici quand même 10 conseils pour réduire le stress financier.

1 - Faites votre budget

Près du tiers des étudiants universitaires regrettent de ne pas avoir suivi leur budget (29 %) et avouent qu’ils auraient dû couper dans les dépenses superflues (31 %), révèle un sondage de TD Canada Trust.

Alors au boulot ! Additionnez toutes vos sources de revenus : prêts, bourses, aide parentale, revenus de travail, etc. Puis dressez la liste de vos dépenses essentielles. Pour vous guider, consultez vos relevés bancaires des derniers mois sur l’internet. Vous verrez ensuite ce qu’il vous reste pour les dépenses discrétionnaires.

Sur le site web de l’Université de Sherbrooke, vous trouverez un Outil-budget qui vous aidera à suivre vos finances. La plupart des institutions financières offrent aussi des grilles budgétaires en ligne. 

www.usherbrooke.ca/monbudget/index.php 

2 - Mollo sur le boulot

Si votre budget n’arrive pas, cherchez du boulot. Plus du quart des finissants (27 %) regrettent de ne pas avoir travaillé durant leurs études, selon le sondage de TD Canada Trust. Mais allez-y mollo. Selon Isabelle, il ne faut pas travailler plus de 15 heures par semaine si on veut avoir de bonnes notes.

3 - Bourse d’études

Un étudiant sur cinq estime qu’il aurait dû faire plus de demandes de bourse, démontre aussi le sondage de la TD. Vous êtes un athlète, un « bollé », un handicapé, un désargenté ? Il y en a pour tous les genres. Pour les dénicher, voici trois sites à consulter :

www.afe.gouv.qc.ca

www.cibletudes.ca

www.boursetudes.com

4 - Profitez des rabais

Pour réduire vos dépenses, profitez des rabais que les commerces accordent aux étudiants (ex : compte bancaire sans frais, carte de crédit à taux d’intérêt réduit). Les universités donnent aussi un coup de main aux jeunes qui ne roulent pas sur l’or. La Patate du Peuple est un bel exemple. Il s’agit d’une soupe populaire végétalienne qui sert 400 repas par jours aux étudiants de l’Université Concordia.

www.peoplespotato.com

5 - Bonheur d’occasion.

Au lieu d’acheter les meubles et les vêtements en neuf, magasinez sur les sites des petites annonces en ligne, utilisez les services de troc ou fréquentez les commerces qui vendent des produits de seconde main comme le Village des Valeurs, suggère Isabelle. En prime, c’est écolo !

www.lespac.com

www.troctestrucs.qc.ca

6 - Ne surestimez pas votre diplôme.

Beaucoup d’étudiants s’imaginent qu’ils auront tout de suite un bon salaire. Soyez réalistes : les titulaires d’un DEC technique ont un salaire moyen de 755 $ par semaine à leur sortie de l’école (668 $ pour les femmes). Pour les diplômés universitaires qui travaillent à temps plein, le salaire hebdomadaire s’élève à 923 $ pour les hommes et 861 $ pour les femmes, selon le ministère de l’Éducation.

Cela équivaut à un revenu de 35 000 $ à 48 000 $ par année.

7 - Ne sous-estimez pas vos dettes

Les étudiants canadiens prédisent qu’il leur faudra six ans pour rembourser leurs dettes, selon le sondage de BMO. Ils sous-estiment l’effort requis. En réalité, la plupart des diplômés prennent 10 ans pour payer leur dû, selon le Programme canadien de prêts aux étudiants. Et certains traînent leur boulet durant presque 15 ans. Un pensez-y-bien.

8 - Crédit 101

Si vous devez absolument emprunter pour vos études, choisissez les meilleurs outils. Les prêts étudiants subventionnés par Québec sont nettement plus avantageux que les marges de crédit des institutions financières.

Avec un prêt étudiant, il n’y a aucun intérêt à payer durant toute la période des études. Et par la suite, le taux d’intérêt est plus faible, car le prêt est garanti par l’État. Sans compter que les deux paliers de gouvernement offrent des crédits d’impôt sur les intérêts des dettes d’études.

9 - La carte à zéro

Évitez les avances de fonds sur votre carte de crédit. Non seulement les intérêts sont plus élevés (25 %) que sur les achats (20 %), mais en plus, ils s’appliquent dès le moment du retrait, alors que les achats bénéficient d’une période de grâce sans intérêt. Payez toujours votre solde à temps et en entier. Traîner un solde impayé sur une carte de crédit est ruineux et nuisible à votre cote crédit.

10 - Faites vos impôts comme il faut

Le fisc est très généreux avec les étudiants : crédit d’impôt pour les frais de scolarité, somme pour les manuels scolaires, prime au travail, crédit à la solidarité, crédit de TPS. Il est possible de récupérer plus de 2000 $ par année en faisant sa déclaration de revenus comme il faut. Malheureusement, beaucoup d’étudiants pensent que ça ne sert à rien de produire une déclaration, puisqu’ils ont peu de revenus. Grave erreur ! Ils se privent de milliers de dollars.

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