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Détecteurs de mouvement nouveau genre

La zone démilitarisée étant relativement déserte, elle est rapidement devenue un sanctuaire pour des animaux sauvages. Il était donc très difficile pour les détecteurs de mouvement de faire la différence entre animaux et humains, ce qui déclenchait de nombreuses fausses alertes… jusqu’à aujourd’hui. Des Sud-Coréens de la société Saewan Co. ont récemment reprogrammé la Kinect, le détecteur de mouvement de Microsoft normalement utilisé avec la console de jeux vidéo Xbox. Peu chers et capables de faire la différence entre l’animal et l’humain autant pour le mouvement et le rythme cardiaque que la température corporelle, ces détecteurs ont déjà été installés le long de la frontière et servent à prévenir de déplacements inhabituels.

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Des haut-parleurs géants

La plume est-elle vraiment plus forte que l’épée ? Les deux Corées ont repoussé les limites du concept grâce à des haut-parleurs géants. Certains sont assez puissants pour projeter des messages politiques et culturels à une vingtaine de kilomètres de l’autre côté de la frontière, et ce, plusieurs heures par jour. Les haut-parleurs nord-coréens sont bien moins puissants. « On estime que les Nord-Coréens les ont placés pour bloquer le son venant du Sud », explique Benoit Hardy-Chartrand, chercheur au Centre pour l’innovation dans la gouvernance internationale (CIGI). Les messages du Sud incluent même de la K-pop, musique populaire coréenne, dont cette pièce tapageuse du groupe BIGBANG (voir extrait). À l’arrêt depuis 2004, ces haut-parleurs ont été remis en fonction à la suite de l’essai nucléaire du 6 janvier.

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Musique pop, robots-soldats et Xbox

Si le tir d'une fusée à longue portée nord-coréenne dimanche a ravivé les craintes internationales, les tensions entre les deux Corées, elles, sont permanentes. Et c’est à la frontière entre les deux frères ennemis qu’elles sont les plus vives. Survol d'une zone où la haute technologie rivalise avec le bricolage inventif.

Sources : BBC, Bloomberg, The Telegraph, USA Today, CNN, National Geographic, Forbes, International Business Times, Korea Tour Information, Popular Science

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Des robots-soldats

Pour plusieurs sociétés, la zone démilitarisée est le territoire idéal pour tester ces « armes de l’avenir ». L’un de ces robots militaires, le Super aEgis II, de la société DoDAAM, est d’une redoutable efficacité. Capable de repérer une cible humaine, de jour comme de nuit, à plus de 4 km de distance, il possède une puissance de feu suffisante pour détruire un camion. Bien que nécessitant une autorisation humaine pour faire feu, il a initialement été conçu pour être autonome. Mais comme il n'y a pas de moyen de distinguer un allié d’un ennemi, les acheteurs ont préféré la confirmation humaine comme mesure de sécurité. Jusqu’en 2014, DoDAAM avait un compétiteur dans le monde des robots militaires : Samsung. La société d’électronique a toutefois vendu sa division de sécurité.

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Des ballons de propagande

Le Nord comme le Sud envoient des messages de propagande en utilisant des ballons à l’hélium. Après quelques heures de vol, des minuteries activent la relâche de milliers de documents sur les villes et villages avoisinants. Leur contenu varie entre pamphlets politiques, avertissements militaires et matériel censuré, sous la forme de DVD et de clés USB. Ces lancements ont officiellement cessé en 2004 afin de favoriser un rapprochement entre les deux camps. Cela n’a pas empêché des organisations non gouvernementales sud-coréennes de continuer à en envoyer, malgré l’interdiction officielle de leur gouvernement et les menaces du Nord. La Corée du Nord a recommencé le lancement de ballons de propagande à la suite de son test de bombe H en janvier 2016.

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Une flotte de drones

« Depuis 2013, plusieurs drones appartenant à la Corée du Nord, généralement équipés d’appareils photo, se sont écrasés le long de la frontière, explique Benoit Hardy-Chartrand. L’analyse de ces drones a révélé des images de plusieurs installations militaires sud-coréennes ainsi que du palais présidentiel. » On estime que la Corée du Nord possède une flotte d’environ 300 drones civils. Comme elle possède aussi des armes chimiques et biologiques, le Sud craint que ces petits appareils puissent être utilisés pour l’épandage de ces agents. Ayant échoué plus d’une fois à intercepter ces engins, la Corée du Sud s’est lancée dans la construction d’une flotte de drones militaires. Capables de travailler en équipe pour intercepter des drones ennemis, ils pourraient assister les troupes au sol dans des opérations délicates.

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Tunnels d’invasion

La Corée du Nord a longtemps construit des tunnels sous la frontière. Jusqu’ici, la Corée du Sud en a découvert quatre : trois durant les années 70 et un en 1990. Mesurant environ deux mètres de circonférence, ils se trouvent à une centaine de mètres sous le sol et s’étirent sur plusieurs kilomètres. Ils auraient pu permettre le passage d’environ 2000 soldats par heure. Bien que l’armée sud-coréenne soit toujours à la recherche de nouveaux tunnels, plusieurs croient que le Nord a abandonné l’initiative. Pour Benoit Hardy-Chartrand, « la technologie au Sud est maintenant tellement avancée qu’il serait aujourd’hui impossible de creuser de nouveaux tunnels sans être détecté ». Ces tunnels sont depuis devenus des attractions touristiques pour les Sud-Coréens.

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