Mairie de Montréal Marcel Côté
« Passer à l'âge adulte »
La Presse
Ce matin-là, des dizaines et des dizaines de personnes franchissent les portes du YMCA du centre-ville. Cela fait sourire Marcel Côté, qui sirote son café dans l’entrée. « La vraie vie de Montréal est ici », dit-il en montrant les personnes d’origines diverses qui viennent au YMCA pour les activités communautaires, pour suivre un cours de langue, reconduire les enfants à la garderie, faire de la natation ou du bénévolat.
Pour M. Côté, il ne fait pas de doute que le YMCA est l’illustration parfaite de la capacité de vivre ensemble des Montréalais, qu’ils soient francophones ou anglophones, issus de l’immigration, jeunes ou vieux. Marcel Côté est fier de ce carrefour de solidarité, de cette harmonie à laquelle il a contribué.
En 1972, lorsqu’il était directeur du département des sciences administratives de l’UQAM, Marcel Côté a été sollicité pour s’impliquer dans l’administration du YMCA ; l’aventure durera 25 ans pour cet « hyperactif ». C’est sous sa présidence que le YMCA a été reconstruit au centre-ville mais, surtout, qu’il y a eu une véritable passerelle entre les différentes communautés linguistiques.
« Avec le départ des sièges sociaux dans les années 70, l’establishment bancaire et financier délaissait le Y. J’étais le premier président francophone. Depuis, l’organisation s’est francisée. Le Québec inc. est présent », souligne-t-il.
Jusque-là, il s’agissait surtout d’une organisation anglophone, à Montréal. Sept ans après sa fondation à Londres, en 1844, le YMCA met sur pied la première bibliothèque publique, à Montréal. Puis, au début du XX
siècle, le YMCA s’investit dans l’éducation à une époque où seule l’élite y a accès. Des cours du soir aux adultes entraîneront la création de l’Université Concordia.Marcel Côté nous sert de guide pour visiter les lieux. Il insiste beaucoup sur l’action sociale du Y qui est une richesse pour la communauté, avec laquelle un véritable lien de confiance s’est tissé.
De la même façon, le candidat à la mairie propose ses services pour diriger Montréal à compter du 3 novembre et redonner confiance à la population. « Il faut recommencer à croire en nous », dit Marcel Côté. « Quand les gens vont voir qu’il y a quelqu’un qui a la main sur le gouvernail, la confiance va revenir », ajoute-t-il tout en rejetant le concept de « faire le ménage » à l’hôtel de ville. « C’est un lieu commun. C’est plus que ça. Il faut notamment changer les relations avec le gouvernement du Québec afin que Montréal passe à l’âge adulte pour ce qui est de son cadre juridique et bâtir la confiance entre les arrondissements et la ville centrale. Nous sommes tous montréalais », dit-il avant de regarder sa montre et de se sauver à toute vitesse sur un BIXI pour un autre rendez-vous.