OPINION FORCES ARMÉES

Un stress dont nos soldats n’ont pas besoin

Les familles militaires rencontrent de nombreux problèmes dont il faut s’occuper

En juillet dernier, alors que se tenait la rencontre estivale des premiers ministres des provinces et territoires, j’ai recommandé publiquement que les problèmes auxquels font face quotidiennement les familles militaires et qui sont de juridiction provinciale et territoriale soient discutés.

Les séances de la Chambre des communes reprennent et j’ose espérer que le gouvernement en viendra à prendre les mesures nécessaires pour régler ces questions. Ces familles en ont besoin. Pour le premier ministre, voici l’occasion de démontrer le sérieux de son rôle, en tant que ministre de la Jeunesse, auprès des enfants de familles militaires.

Les familles militaires déménagent trois fois plus souvent que les familles civiles. Des problèmes, elles en rencontrent ! Chaque affectation amène son lot de facteurs de stress. L’accès aux services médicaux est souvent perçu par les familles militaires comme étant l’aspect de la vie le plus difficile à rétablir à la suite d’une affectation. On n’a qu’à penser à la difficulté pour le conjoint et les enfants de trouver un nouveau médecin de famille et à l’inquiétude de se retrouver une fois de plus au bas des listes d’attente pour des consultations médicales et des chirurgies.

Décidément, les affectations peuvent avoir un impact crucial sur la santé des familles militaires.

La difficulté pour le conjoint d’obtenir un emploi équivalent à celui qu’il avait avant le déménagement est un autre facteur de stress que vivent les familles militaires. La majorité des conjoints de militaires canadiens sont sous-employés ou sans emploi à la suite des affectations. Des attestations professionnelles ne sont pas reconnues entre provinces et territoires. La famille subit donc une diminution du revenu familial et le conjoint vit un sentiment d’impuissance.

Enfants en difficulté

Quant aux enfants, ils doivent faire face aux différences de systèmes scolaires entre provinces et territoires. Chaque déménagement impose une adaptation à de nouvelles normes scolaires, de nouveaux programmes offerts et d’exigences d’obtention de diplôme différentes. Les élèves qui ont un plan d’apprentissage adapté devront en obtenir un nouveau puisque ceux-ci non plus ne sont pas reconnus dans les autres provinces et territoires.

Les délais occasionnés peuvent retarder l’éducation de ces enfants et même causer des dommages ou d’importants retards sur leur apprentissage et leur développement. Ce manque d’uniformité entre les provinces et territoires crée des frustrations et déceptions chez les jeunes, en particulier les adolescents, qui ont déjà à composer avec le sentiment de déracinement et de perte.

Les effets de ces problèmes de juridiction provinciale ou territoriale sur les familles militaires sont évidents.

La collaboration des provinces et territoires pourrait avoir une incidence positive déterminante sur ces familles. Aidons-les à traverser ces périodes répétitives de transition que représentent les affectations.

Pour qu’un militaire fasse bien son travail, il doit avoir l’appui de sa famille et la satisfaction que chacun va bien. Une famille heureuse est un militaire heureux et prêt à travailler pour son pays.

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