Brendan Gallagher

« Je dois continuer à jouer d’instinct »

Mardi, le Canadien concluait son entraînement matinal en s’exerçant en avantage numérique. La première unité s’est exécutée : il y avait Paul Byron, Alex Galchenyuk et Alexander Radulov à l’avant, de même que Max Pacioretty à la pointe.

C’était ensuite au tour de la deuxième unité de s’amener. Artturi Lehkonen, Phillip Danault et Andrew Shaw ont donc pris place.

Pendant tout ce temps, Brendan Gallagher demeurait debout à la ligne bleue et regardait ses coéquipiers s’exécuter dans ce qui était naguère son rôle. La saison dernière, il a été l’attaquant le plus utilisé de son équipe en avantage numérique, à raison de 2 min 56 s par match. Depuis sa deuxième saison, en 2013-2014, il faisait systématiquement partie de la première unité.

Voilà maintenant deux matchs de suite où il demeure cloué au banc pendant que son équipe attaque à cinq contre quatre. Difficile à accepter ?

« Non, tranche Gallagher, rencontré après la défaite de 4-2 contre Chicago, mardi soir. Quand je suis arrivé dans la LNH, on m’a donné cette occasion. Brian Gionta occupait ce rôle et on lui avait retiré ces responsabilités [à mon profit].

« Je l’ai vu à l’œuvre, j’ai vu comment il a composé avec ça et comment il acceptait son rôle. Il demeurait un bon meneur. J’ai donc appris que peu importe dans quelle situation on te place, tu dois faire ton travail. Je suis capable de jouer en avantage numérique, mais si on me demande autre chose, je vais le faire. »

Deux opérations

Même s’il n’a jamais été reconnu pour la qualité de ses tirs, Gallagher trouvait toujours le moyen de marquer à un rythme régulier. Il a conclu la campagne 2014-2015 avec 24 buts en 82 matchs, avant d’en enfiler 19 en 53 matchs l’an passé.

Cette année, le compteur est coincé à 7 buts en 52 matchs. À ce rythme, il aura de la difficulté à atteindre la dizaine. D’où son retrait de l’avantage numérique.

Selon l’ailier droit de 24 ans, les deux fractures qu’il a subies à la main gauche – dans deux saisons de suite – y sont pour beaucoup. Après sa première blessure, il n’avait pas semblé montrer de signe de ralentissement. Gallagher avait inscrit 10 buts en 31 matchs à son retour au jeu.

Mais cette saison, il comptait seulement 6 buts en 39 matchs quand il s’est de nouveau blessé. Et depuis son retour au jeu, il a touché la cible une seule fois en 13 matchs.

« Je n’ai peut-être pas autant produit que par le passé. Mais je ne vais pas changer. Je fais encore ce que je faisais avant. Je pourrais mieux faire certaines choses, je peux travailler sur la précision de mes tirs. Mais c’est ma nouvelle réalité. »

« J’ai subi deux blessures, je dois m’y habituer et trouver d’autres façons de battre les gardiens. »

— Brendan Gallagher

« J’ai subi deux opérations majeures, donc ma main a changé. Je dois m’y réhabituer. Mon tir n’est pas moins puissant qu’avant. C’est surtout la précision et le contrôle qui sont différents. Je me tiens dans les mêmes zones qu’avant. Le nombre de tirs et de chances de marquer est le même. »

Chose certaine, Gallagher n’a nullement l’intention de changer sa façon de jouer. D’ailleurs, on le voit encore fréquemment dans la bonne vieille peinture bleue, là où les coups viennent autant du bâton du défenseur que du bloqueur du gardien.

« Depuis le début de la saison, je me répète que j’ai marqué des buts à tous les niveaux, toute ma carrière, en me fiant à mes instincts. Je ne dois pas changer ça et je dois continuer à jouer d’instinct. »

L’avenir

Quoi qu’il en soit, la suite des choses sera intéressante. Mardi, Claude Julien a jumelé Gallagher à Byron et Tomas Plekanec.

« Quand tu joues avec Pleky, tu dois te préparer à affronter les meilleurs trios adverses. Quand tu joues avec Paulie, tu dois être prêt à patiner. On peut être un trio difficile à affronter, mais évidemment, on pense d’abord à notre jeu défensif », concède-t-il.

Malgré ses difficultés, Gallagher demeure donc un joueur utile. Il continue à livrer un effort exemplaire, accepte son rôle et ses qualités de meneur demeurent appréciées.

Par contre, il vient aussi avec un contrat de 3,75 millions par saison, qui expire seulement en 2021. Au rythme auquel il produit cette saison, la facture commence à être salée pour une équipe toujours à la limite du plafond salarial.

Quand il évaluera son équipe cet été, Marc Bergevin devra certainement se demander s’il pourra retrouver un jour le Gallagher d’antan.

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