Mon clin d'œil

Au Lac-Saint-Jean, les bleuets sont devenus des canneberges.

Opinion Petite enfance

La même chance pour tous

Monsieur le ministre, vous héritez d’un très large consensus en faveur d’un rehaussement de la qualité de l’ensemble du réseau des services éducatifs qui accueillent chaque jour les enfants de 0 à 5 ans.

Depuis hier, votre gouvernement entend les intervenants sur un important projet de loi visant justement à améliorer la qualité des services de garde éducatifs, le projet de loi 143. Nous en saluons le principe, mais nous croyons que vous devez garantir que les modalités de son application permettront véritablement de reconnaître l’importance d’une éducation de qualité pour le développement du plein potentiel de nos plus jeunes citoyens.

En mai dernier, à l’occasion du Sommet sur l’éducation à la petite enfance organisé à Montréal par l’Association québécoise des CPE, nous avons tous signé la Déclaration pour la reconnaissance du droit de tous les enfants à des services éducatifs de qualité dès la naissance. Ce consensus faisait écho aux conclusions menées par la Commission sur l’éducation à la petite enfance qui a sillonné le Québec à l’automne 2016.

Vingt ans suivant l’adoption de la politique familiale, cette déclaration historique marque un tournant. Mises ensemble, les organisations signataires représentent deux millions de personnes. Jamais autant d’organisations aux horizons aussi divers n’avaient uni leur voix pour demander que la petite enfance soit enfin reconnue comme faisant partie intégrante du parcours éducatif.

À ce chapitre, nous en profitons pour saluer le leadership de votre prédécesseur, Sébastien Proulx, qui, par le biais de la Politique de la réussite éducative, a expressément reconnu que l’éducation commence en petite enfance.

Nous sommes fiers de vivre dans un État qui offre la possibilité aux parents de confier leurs enfants à un service éducatif. 

Toutefois, même si l’équilibre entre l’offre de places et la demande est pratiquement atteint dans certaines régions, la qualité, elle, demeure à géométrie variable.

Or, les parents qui choisissent de confier leur enfant à un service éducatif de la petite enfance doivent avoir l’assurance que ce milieu répond à des exigences élevées de qualité qui permettront de contribuer au développement global de leur enfant. Tous les services éducatifs sans exception devraient être soumis à des exigences de qualité, entre autres en matière de formation du personnel et du programme éducatif offert aux enfants. Ils devraient également être soumis à une évaluation obligatoire sur une base régulière.

Qui plus est, nos services éducatifs doivent permettre de soutenir le développement de tous les enfants. Une attention particulière doit donc être portée à l’inclusion des enfants en situation de vulnérabilité ou ayant des besoins particuliers.

Monsieur le ministre, nous vous demandons d’inclure ces éléments essentiels et tous les principes de la Déclaration pour le droit de l’enfant à des services éducatifs de qualité dès la naissance dans le projet de loi 143.

Et il ne s’agit pas ici de mesurer les éléments relatifs à la santé ou à la sécurité des enfants : cela va de soi. Nous parlons plutôt de la qualité éducative qui permet à chaque enfant de développer son plein potentiel. Nous parlons ici du fondement de l’égalité des chances.

* Également signataires : Samir Alhamad (président de l’Association des garderies privées du Québec), Jean-Martin Aussant (directeur général du Chantier de l’économie sociale), Madeleine Baillargeon (vice-présidente de l’OMEP-Canada), Marc Boucher (président de l’Association des enseignantes et des enseignants en techniques d’éducation à l’enfance), Daniel Boyer (président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec), Élise Boyer (directrice générale de la Fondation OLO), Louise Chabot (présidente de la Centrale des syndicats du Québec), Jean-Marc Chouinard (président de la Fondation Lucie et André Chagnon), Marie-Claude Collin (présidente de la Coalition des garderies privées non subventionnées du Québec), Louisane Côté (directrice générale de la Fédération québécoise des organismes communautaires famille), Véronique de Sève (vice-présidente de la Confédération des syndicats nationaux), Yves-Thomas Dorval (président-directeur général du Conseil du patronat du Québec), Julie Dostaler (directrice générale d’Avenir d’enfants), Brigitte Dubé (présidente de la Coalition de parents d’enfants à besoins particuliers du Québec), Catherine Gallien (présidente de l’Association québécoise des éducatrices et éducateurs de la petite enfance), Dr Gilles Julien (président fondateur et directeur clinique de la Fondation Dr Julien), Sylvie Lévesque (directrice générale de la Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec), Isabelle Lizée (directrice générale intérimaire du Carrefour action municipale et famille), Isabelle Palardy (directrice générale de l’Association des cadres des CPE), Corinne Payne (présidente de la Fédération des comités de parents du Québec), Josée Plante (directrice générale de l’Association québécoise de la garde scolaire), Marie Rhéaume (directrice générale du Réseau pour un Québec famille), Hélène Roberge (membre de la commission permanente de la Fédération des commissions scolaires du Québec) et Alexandre Taillefer (entrepreneur, associé principal, XPND Capital).

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