PME INNOVATION WOOZWORLD

Un univers virtuel... et mobile 

La journée d’aujourd’hui pourrait devenir un point marquant dans le développement de Woozworld, une entreprise montréalaise d’une trentaine d’employés dont l’univers virtuel du même nom regroupe environ 25 millions de préadolescents à travers le monde.

L’entreprise lance en effet aujourd’hui une application permettant d’accéder à cet univers à partir des appareils mobiles d’Apple, notamment l’iPod Touch, un grand favori parmi sa clientèle cible constituée de jeunes de 9 à 14 ans.

« Nos premiers efforts se sont concentrés sur l’iPad et très rapidement, la réaction de nos utilisateurs a été qu’il fallait que ce soit disponible sur l’iPod Touch, ce qui nous a forcés à réorienter notre développement », explique Simonetta Lulli, présidente et chef de la direction de l’entreprise.

Mme Lulli, d’origine espagnole, est débarquée chez Woozworld en octobre dernier, après un passage de 10 ans dans divers postes chez Habbo Hotel, un autre monde virtuel. D’abord arrivée comme responsable du marketing, elle a rapidement été promue à la présidence après le départ d’un deuxième des trois cofondateurs de l’entreprise.

COMME UNE COUR D’ÉCOLE

Dans l’univers de Woozworld, les joueurs incarnent des personnages qu’ils peuvent façonner à leur goût et ils interagissent avec les autres joueurs.

« C’est une sorte de mélange entre Les Sims et Second Life », résume le cofondateur et chef des technologies, Nicolas Lee.

Les jeunes y discutent, jouent et font des affaires.

« Étonnamment, quand nous avons sondé cette clientèle avant de lancer Woozworld, l’occasion de faire des affaires arrivait parmi les trois premières choses qu’ils souhaitaient. »

— Nicolas Lee

Les jeunes peuvent donc revendre des articles comme des vêtements qu’ils ont obtenus soit en les achetant, soit à titre de récompense pour certaines actions. Les sommes perçues ne peuvent toutefois jamais être retirées du jeu et transférées dans l’économie réelle.

Autrement, l’attention se tourne vers la personnalisation de son personnage, de son environnement et la discussion.

« Il n’y a pas vraiment d’objectif ou de but. C’est comme voir ce qui se passe dans une cour d’école. »

Les jeunes participants de cet univers virtuel sont néanmoins protégés de certains aléas de l’internet ou des cours d’école régulières. Woozworld filtre notamment les discussions pour éviter l’échange de renseignements permettant d’identifier les enfants.

Cette protection s’étend aux marques avec lesquelles l’entreprise a commencé à collaborer pour leur assurer une vitrine dans son univers virtuel. L’éditeur HarperCollins et le détaillant de vêtements American Eagle Outfitters, notamment, y ont développé une présence qui leur permet d’être vus sans pour autant cueillir le moindre renseignement sur la clientèle qu’ils atteignent.

MISER SUR LE BRÉSIL

Woozworld est actuellement offerte en français, en anglais et en portugais, cette dernière version ayant spécifiquement pour objectif de toucher le Brésil. Environ 20 % de la population virtuelle de Woozworld vient d’ailleurs de ce pays.

Cette popularité forcera d’ailleurs l’entreprise à développer rapidement une version de sa nouvelle application mobile fonctionnant sous Android, beaucoup plus populaire qu’iOS au Brésil.

L’entreprise assure être la première à offrir un monde virtuel de ce genre accessible à la fois sur mobile et sur ordinateur, sans distinction ou limite d’une plateforme à l’autre. Un sondage qu’elle a mené lui a indiqué que 100 % de ses utilisateurs détenaient un appareil mobile ou y avaient accès.

« La version mobile de Woozworld, un impératif-clé centré sur l’utilisateur, est la pierre angulaire de la stratégie que nous avons l’intention de pousser plus loin », affirme Mme Lulli.

WOOZWORLD EN BREF

Qui : 

Simonetta Lulli, Nicolas Lee et une trentaine d’employés

L’idée : 

Un univers virtuel destiné aux préadolescents

L’ambition :

Créer un réseau social où les préadolescents peuvent apprendre à interagir dans un environnement amusant et sécuritaire

Ils y croient et y ont investi de l’argent :

Les cofondateurs Nicolas Lee, Éric Brassard
et Mathieu Lampron, Telesystem, iNovia Capital

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