Hockey junior

Les Olympiques, une manne pour la LNH

Non seulement les Olympiques de Gatineau servent-ils de rampe de lancement pour les entraîneurs québécois, mais ils sont également la plus importante pépinière de joueurs pour la Ligue nationale de hockey.

La Presse s’est penchée sur le dossier et a établi une liste de tous les joueurs de la LHJMQ qui ont atteint la Ligue nationale au cours des 20 dernières années et les a associés à leurs équipes juniors.

Pour dresser la liste, nous avons établi quelques critères :

— Le joueur devait avoir disputé au moins 100 matchs dans la LNH (nous avons réduit la barre à 40 matchs pour les hockeyeurs repêchés à compter de 2008).

— Le joueur devait avoir disputé au moins deux saisons avec son équipe junior.

— Les équipes dont la durée des activités était réduite à six ans ou moins entre 1991 et 2011 n’ont pas été considérées.

Les Olympiques de Gatineau (Hull) constituent une manne pour la Ligue nationale. Claude Giroux, José Théodore, Michael Ryder, Jiri Fischer, Ales Hemsky et Radim Vrbata ont notamment grandi au sein de cette organisation.

L’Océanic de Rimouski (Vincent Lecavalier, Brad Richards, Sidney Crosby, Ryan Clowe) suit avec neuf, tout comme le Titan de Laval et les Cataractes de Shawinigan.

« Je ne suis guère surpris de retrouver les Olympiques en tête du classement », note le recruteur d’une équipe de la LNH qui, à l’instar d’une majorité de confrères, préfère garder l’anonymat parce que son organisation lui interdit de commenter publiquement.

« Les succès des Olympiques dans le développement des joueurs remontent à son dirigeant Charles Henry, poursuit notre homme. Il a toujours misé sur des entraîneurs de qualité, Pat Burns, Alain Vigneault, Claude Julien, Benoit Groulx. Ils étaient durs, mais justes. Et le développement des jeunes passe par le coaching. »

Une question de talent

Selon Dany Dubé, ancien entraîneur avec les Draveurs de Trois-Rivières, puis entraîneur et directeur général chez les Screaming Eagles du Cap-Breton, l’entraîneur, aussi bon soit-il, doit avoir du talent sous la main.

« Le dénominateur commun des organisations de tête est probablement leur réseau de recrutement, très tentaculaire, qui permet de trouver le talent négligé par les autres. Je ne serais pas surpris qu’on me dise que plusieurs joueurs produits par les Olympiques mesuraient moins de six pieds. Par contre, comment expliquer le fait que des organisations en constante reconstruction comme Baie-Comeau et l’Île-du-Prince-Édouard, qui repêchent souvent parmi les premiers, aient produit si peu de joueurs de qualité ? »

Il est intéressant de noter que les Harfangs de Beauport, même s’ils ont cessé d’exister en 1997 à la suite de leur vente aux Remparts de Québec, ont produit huit joueurs en sept ans d’activité au cours de la période choisie.

« N’oublions pas qu’Alain Vigneault y a aussi été entraîneur pendant quelques saisons », note le recruteur.

Tremplin

À l’inverse, les Remparts de Québec, malgré leurs immenses moyens, leur Coupe Memorial et la présence de Patrick Roy derrière le banc, sont parmi les pires équipes sur ce plan, avec seulement trois joueurs réguliers dans la LNH en 12 ans d’activité.

Il s’agit de Simon Gagné, Marc-Édouard Vlasic et Alexander Radulov. Des trois, Patrick Roy a dirigé Vlasic et Radulov à leur dernière année dans la LHJMQ.

Il faudra voir si les Mikhail Grigorenko, Adam Erne et Anthony Duclair sauront renverser la vapeur et faire taire ceux qui affirment que Roy ne développe pas de joueurs d’élite.

« C’est pourtant un entraîneur très solide, dit le recruteur. Il connaît tellement son hockey. Je ne trouve pas d’explications. Ça devrait reprendre avec Erne et Duclair. »

« Je suis heureux qu’on se soit penché sur ce dossier, mentionne un agent de joueurs de la LNH. On confie nos jeunes de 16, 17 et 18 ans à des organisations pour qu’elles les développent. Mais certaines équipes prestigieuses veulent tellement gagner qu’elles utilisent des vétérans au détriment des jeunes. Pourtant, le hockey junior devrait être un tremplin vers le professionnel. Un stage. Des jeunes sont peut-être attirés vers des organisations renommées pour les mauvaises raisons. »

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