Industrie du jeu vidéo

Patrice Désilets poursuit Ubisoft

Le créateur de jeux Patrice Désilets, remercié le 7 mai dernier par Ubisoft, poursuit son ancien employeur pour plus de 400 000 $, en plus de demander le maintien d’une clause lui permettant de racheter le jeu qu’il était occupé à développer, 1666 : Amsterdam.

Ubisoft et Désilets n’en sont pas à leurs premiers démêlés. Le créateur avait démissionné avec fracas en mai 2010, après avoir été à l’origine de la série Assassin’s Creed, devenue la vache à lait de l’entreprise.

Il avait ensuite joint les rangs de THQ Montréal, où on lui avait accordé un contrat peu commun dans l’univers du jeu vidéo. Il s’y était attelé à la création d’un jeu connu sous le nom de 1666 : Amsterdam. La compagnie américaine mère de THQ Montréal s’étant mise en faillite en décembre dernier, Ubisoft a acquis les actifs du studio montréalais, dont 1666, en janvier.

Selon la requête de Patrice Désilets obtenue par La Presse hier, il a alors reçu l’assurance, notamment de la bouche du PDG d’Ubisoft, Yves Guillemot, que celui-ci « aimait 1666 : Amsterdam et qu’il voulait procéder à son développement ».

Il y avait cependant un écueil : le contrat entre Désilets et THQ. Celui-ci « lui accordait trop de liberté créative », de sorte « qu’Ubisoft aurait de la difficulté à contrôler Désilets », à cause de droits qui « avaient été accordés par une personne désespérée », selon des propos attribués à M. Guillemot dans la requête.

Les discussions entourant une modification à cette entente ont achoppé et, le 7 mai, Ubisoft brisait le contrat d’emploi de M. Désilets.

L’entreprise a alors invoqué le non-respect d’une clause selon laquelle M. Désilets devait livrer un « prototype acceptable » de son jeu avant le 30 juillet 2012. M. Désilets affirme avoir livré ce prototype. Il en veut pour preuve que le développement du jeu s’est poursuivi après cette date, y compris entre le moment où Ubisoft a acheté THQ et celui où il a été congédié.

Les dommages exigés consistent essentiellement en une année du salaire de base de Désilets, soit 250 000 $, des dommages moraux de 100 000 $, des remboursements de frais encourus de 35 000 $ et une indemnité de recherche d’emploi de 25 000 $.

M. Désilets demande aussi à ce que soit maintenue et prolongée une clause de son contrat qui lui permet de se porter acquéreur des droits et du matériel développé pour 1666 : Amsterdam.

La Presse n’a pu joindre les responsables d’Ubisoft hier.

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