Pause zen

Le rire pour arrêter de broyer du noir

Céline Bergeron, infirmière auxiliaire dans la cinquantaine, a fait une dépression majeure il y a quelques années. Elle pleurait constamment. Une fois en arrêt de travail, elle a décidé de s’inscrire à un cours du Club de rire de Montréal.

Elle n’avait pas envie de sourire, pas plus que de rire. Durant les premières minutes de la séance, elle trouvait que les participants simulaient, n’étaient pas naturels. « L’animateur m’a dit que même s’ils se forçaient à rire, ça leur faisait du bien. Alors je me suis dit, je vais me forcer et je vais réussir à rire », explique-t-elle.

Pourquoi Céline a-t-elle choisi cette activité plutôt qu’une autre méthode pour l’aider ? « J’avais l’impression que ça pouvait me faire du bien. J’étais triste. Renfermée. Je n’arrivais pas à exprimer qui j’étais vraiment. » Quand elle était petite, le rire n’était pas très bien vu dans son milieu, se rappelle-t-elle. Dans sa jeunesse, on disait aux enfants d’arrêter de rire, qu’ils dérangeaient, que c’était impoli. Rire fort pour une fille, c’était pire. « Ça faisait ridicule. Et le ridicule dérange toujours. »

À la fin de sa première séance au Club de rire, elle s’est sentie plus détendue, sans pour autant avoir eu besoin de parler. Elle a décidé d’y aller toutes les semaines. C’était devenu un « besoin salutaire », un moment où elle pouvait enfin s’extérioriser. Chemin faisant, au bout de trois ou quatre mois, elle a décidé de suivre la formation d’animateur de yoga du rire. Elle anime aujourd’hui quelques ateliers et fait partie de la programmation des loisirs à la municipalité de Piedmont, dans les Laurentides.

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