Pause zen

Cheminer vers le bien-être autrement

Au Canada, 10 % des citoyens prennent des antidépresseurs, selon ce qu’a rapporté L’actualité médicale en décembre dernier. Entre 2005 et 2008, ce sont les jeunes Québécois qui ont obtenu le triste titre de plus grands consommateurs d’antidépresseurs du pays pour les moins de 19 ans, selon une étude d’IMS Health. Et le nombre d’ordonnances ne cesse de grimper année après année.

Des voix s’élèvent de plus en plus pour inciter la population à utiliser, parallèlement à la prise de médicaments, d’autres méthodes pour se sortir de la dépression mineure ou pour éviter les rechutes. L’objectif est également de travailler sur l’aspect psychique des personnes, leurs émotions, particulièrement la tristesse, la peur ou l’anxiété. Outre la psychothérapie, nombre de disciplines de santé complémentaires gagnent du galon, puisqu’elles encouragent un regain de vitalité ou le déblocage des courants énergétiques. Pensons à l’acupuncture, au yoga, au massage shiatsu, sans compter le sport qui, on le sait, active notamment la production d’endorphines, responsables du sentiment de bien-être.

Dans une étude importante parue ce mois-ci, des chercheurs de l’Université de York (Royaume-Uni) ont observé 755 patients souffrant de dépression modérée à grave pendant 12 mois. Aléatoirement, ces individus ont été séparés en trois groupes distincts. Le premier groupe a reçu des soins d’acupuncture, le deuxième des séances de psychothérapie et le troisième uniquement des médicaments. Tous les participants prenaient des antidépresseurs. Les chercheurs ont conclu que les participants du groupe qui pratiquaient l’acupuncture en plus de prendre leur médication ont vu leurs symptômes dépressifs diminuer plus rapidement au cours des trois premiers mois. Le résultat au bout d’un an était toutefois similaire pour tous les participants.

Pour des soins globaux

Dans La dérive du système de santé québécois, Pour un modèle qui réunit l’Orient et l’Occident, le médecin généraliste Martin Moisan explique entre autres que le système de santé moderne au Québec doit faire plus de place à la médecine complémentaire dans les cas de dépression. De telles cliniques de santé globale commencent à voir le jour en Californie et à New York, notamment. M. Moisan, également praticien en shiatsu, milite pour que l’acupuncture soit progressivement intégrée dans le système de santé. « Je mets de l’avant l’acupuncture, mais de plus en plus de soins complémentaires doivent être amenés dans le système pour pouvoir donner aux malades des soins plus complets. Il va falloir absolument que les médecins, mais aussi les patients, exercent des pressions pour en obtenir. »

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