À quel prix ?
L’hygiène personnelle
Collaboration spéciale
Sentir bon comme une fleur et être propre comme un sou neuf, c’est agréable pour soi et pour les autres. Mais peut-être un peu moins pour le portefeuille.
Selon des données de Statistique Canada publiées en 2010, les ménages canadiens dépensent en moyenne 1200 $ par an en soins personnels. Les Québécois, quant à eux, seraient un peu moins accros et ne dépenseraient que 1075 $ chaque année, soit 300 $ moins que les Albertains.
Le marché des soins corporels et de l’hygiène personnelle est un poids lourd de l’économie canadienne. Le secteur des crèmes et des soins de la peau représentait par exemple à lui seul un marché de 1,6 milliard par an au Canada en 2011, selon Euromonitor International, une firme d’études de marché. Les crèmes pour le visage comptent pour les trois quarts des crèmes vendues au pays, suivies de loin par celles pour le corps (20 %). Finalement, les crèmes pour les mains ne représentent qu’à peine 3 % des ventes de crèmes.
À côté des crèmes, savons et autres onguents, les produits issus de l’industrie du papier ont aussi une place de choix dans notre boîte à outils de l’hygiène. Les Nord-Américains consomment à eux seuls plus du quart de la production mondiale de papier-tissu (papier hygiénique, mouchoirs…) selon RISI. Chaque Canadien utilise en moyenne 22 kg par an de papier-tissu alors que la moyenne mondiale est de moins de 4 kg par an. C’est 120 rouleaux de papier hygiénique par an et par personne, ce qui représente une distance de 2,25 km. Tout ceci a un coût écologique, mais également économique.
Pour sentir bon et être propre sans vous ruiner, vous n’êtes pas obligés de vous brosser les dents avec du bicarbonate de soude, ni réduits à dévaliser chaque hôtel en empochant tous les échantillons de savon et crème hydratante qui vous tombent sous la main.
C’est évident, mais ça peut faire toute la différence : réduisez la quantité de produit utilisé. Si dans les annonces télévisées, Monsieur étale un épais ruban de dentifrice sur sa brosse à dents et Madame vide la moitié de la bouteille de shampoing pour former la plus belle des mousses, ce n’est pas forcément nécessaire. Pour le dentifrice, utiliser une quantité de la taille d’un petit pois est suffisant, notamment pour les enfants, qui ont tendance à vouloir l’avaler. En ce qui concerne le savon liquide et le shampoing, entre 5 ml et 10 ml, soit l’équivalent d’une ou deux cuillerées à café, suffisent amplement. La mousse n’est pas gage de propreté.
De même, à moins que vous ne vous laviez les cheveux qu’une fois par semaine, ou que votre chevelure soit exposée de manière excessive à la pollution, aux graisses ou à la poussière, un deuxième shampoing est superflu. Les shampoings excessifs peuvent déséquilibrer le pH de votre cuir chevelu et le sensibiliser, mais aussi charger vos cheveux d'électricité statique. Pour des cheveux brillants et pour les plus courageux, inutile d’acheter des après-shampoings coûteux : un rinçage avec un mélange d’eau froide et de vinaigre peut faire l’affaire.
Côté savon, préférez les savonnettes au gel douche. Bien qu’elles aient perdu du terrain depuis une dizaine d’années face aux savons liquides, elles sont plus économiques. Pour les préserver plus longtemps et éviter la prolifération de bactéries, laissez-les bien sécher entre chaque douche. Les barres les plus dures comme celles à base d’huile de palme ou de noix de coco ont une durée de vie plus longue que celles à base d’huile d’olive ou d’amande douce.