Chronique 

V perd Beachclub au profit de Québecor

Beach day, (not) every day. Les frères à casquettes Olivier et Julien Primeau ont décrété un « last-call » pour leur téléréalité Beachclub sur les plateformes du Groupe V Média, dont MusiquePlus.

Comme le veut la formule de bar classique : il est 3 h, on ferme la place et on poursuit le party sur un autre réseau.

« On est une business et côté business, c’était mieux pour nous de partir », dit Olivier Primeau, 31 ans.

Les caméras tourneront tout de même cet été au Beachclub de Pointe-Calumet, mais pour Québecor Média, qui aurait bouclé une entente à plusieurs volets avec les frères Primeau, deux jeunes millionnaires originaires de Sainte-Martine, près de Châteauguay.

Pas plus tard que la semaine dernière, Olivier et Julien Primeau ont été invités à regarder un match opposant les Rangers de New York aux Sénateurs d’Ottawa dans les studios de Dave Morissette à TVA Sports.

Questionné hier au sujet de son entrée au sein de la galaxie Québecor, Olivier Primeau a refusé de commenter. Une annonce est prévue d’ici deux semaines, selon le jeune entrepreneur hyperactif sur Snapchat et Instagram.

Le retrait soudain d’Olivier Primeau a surpris les patrons du Groupe V Média, qui misaient sur Beachclub pour leur prochaine saison télévisuelle. 

« On voulait que l’émission revienne. Elle avait super bien marché, mais Olivier Primeau en a décidé autrement. Ce n’est pas notre décision. C’est malheureux. »

— Guylaine O’Farrell, porte-parole de Groupe V Média

Un gros nuage flotte cependant au-dessus de la téléréalité Beachclub. Selon mes espions, il resterait 11 mois au contrat d’exclusivité liant Olivier Primeau au Groupe V Média, et une clause de non-concurrence l’empêcherait de faire de la télévision sur une autre chaîne pendant cette période.

N’empêche. Le rapprochement avec Québecor tomberait sous le sens. Le Beachclub est une « marque » qui se décline maintenant sous forme d’émission radiophonique tous les samedis, entre 16 h et 19 h, sur les ondes d’Énergie Québec. Une collection de vêtements Beach Day Every Day a été récemment commercialisée en collaboration avec la marque danoise Jack & Jones. Et Bud Light a aussi produit 100 000 caisses de bière aux couleurs et motifs du Beachclub.

Québecor possède un coffre à outils ultra garni, qui pourrait propulser l’univers du Beachclub encore plus loin. Par exemple, on imagine que le Centre Vidéotron de Québec pourrait accueillir de grosses fêtes chapeautées par des DJ internationaux.

La section Le sac de chips du Journal de Montréal vise exactement la même clientèle que celle qui fréquente le « plus grand bar à ciel ouvert en Amérique du Nord » : les milléniaux. Et les annonceurs en pincent pour ces 18 à 35 ans hédonistes, au revenu assez élevé, qui n’hésitent pas à flamber des centaines de dollars en fringues ou en boissons alcoolisées. Bonus : Olivier Primeau est un des ambassadeurs québécois du champagne Veuve Clicquot.

En cette période où les chaînes de télé traditionnelles cherchent désespérément à se rajeunir, l’arrivée de Beachclub sur le site web TVA.ca ou sur Moi & cie, par exemple, générerait du nouveau trafic qui fréquente peu ou pas ces endroits. Tout ça si le litige se règle entre Olivier Primeau et le Groupe V Média, évidemment.

Officiellement, le Beachclub des frères Primeau ouvre ses portes le samedi 20 mai, soit le long week-end de la fête des Patriotes. Le DJ new-yorkais Danny Tenaglia se postera derrière les platines. Le problème ? La route qui mène au Beachclub est actuellement inondée. Olivier Primeau songeait, hier, à repousser le début de la saison estivale la fin de semaine suivante, celle du 27 mai.

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