PME sous la loupe La formation à l’interne

Ne devoir son succès qu'à soi-même

Lorsqu’il cofonde NVI à la fin de l’année 2004, Guillaume Bouchard n’a qu’une idée en tête pour son entreprise naissante : en faire l’un des leaders dans le domaine de la création de sites web.

Alors étudiant à HEC Montréal, il découvre dans l’un de ses cours toute la puissance du référencement web. Il propose d’emblée à ses associés d’inclure ce service à l’offre de NVI, mais ceux-ci se montrent toutefois sceptiques.

Pour les convaincre, il bidouille le propre site web de son entreprise. « Ça s’est joué à la fin de la première année d’opération, explique Guillaume Bouchard, chef de la direction d’iProspect Canada, la nouvelle dénomination de NVI. Pendant les vacances de Noël, j’ai commencé à changer les contenus sur notre site web. C’est à partir de là qu’on est devenus premiers pour les mots clés “conception web” et que les clients se sont mis à nous appeler. »

Fort de ce succès, NVI ajoute finalement le référencement web à son offre. « On a commencé à vendre de petits forfaits de 100, 200 ou 300 $ par mois, indique Guillaume Bouchard. Aujourd’hui, ça commence à 5 000 $ par mois. »

Si la stratégie a conduit au succès de la PME montréalaise, elle ne s’est toutefois pas réalisée sans son lot de défis, et ce, particulièrement sur le plan des ressources humaines. C’est que derrière un service de référencement web se cachent des spécialistes en marketing web, des travailleurs pour lesquels il n’existe pas encore de programme de formation dans les maisons d’enseignement.

« Une personne qui arrive ici ne peut pas faire grand-chose dès la première journée, ajoute Guillaume Bouchard. Il y a une grande formation en continu qui doit être faite pour qu’elle puisse être opérationnelle. »

La PME recrute ainsi des gens aux compétences connexes qui démontrent une grande capacité d’apprentissage. Elle leur impose ensuite une série de lectures, en plus de placer leur poste de travail à proximité de celui de leur chef d’équipe de façon à favoriser le parrainage.

Et une fois formés, ils poursuivent ce travail, souligne Guillaume Bouchard. « Environ 15 à 20 % du temps d’un employé est passé à se former ou à lire et à se garder à jour parce que les choses changent très vite, dit-il. Du point de vue des affaires, il y a à peu près une journée sur cinq que je ne peux pas facturer à mes clients parce qu’on fait de la lecture, de l’apprentissage et de l’expérimentation. »

Certains employés consacrent même 50 % de leur temps à la recherche. Ce sont eux qui ont la responsabilité d’organiser périodiquement des séminaires pour faire découvrir ce qu’il y a de nouveau dans l’industrie.

Grâce à cette organisation de la formation à l’interne, iProspect a su garantir la croissance de ses activités en marketing web. Aujourd’hui, ce sont 55 de ses 70 employés qui travaillent d’ailleurs dans ce secteur.

LE PORTRAIT

Entreprise : iProspect Canada (auparavant NVI)

Année de fondation : 2004, vendue en 2013

Nombre d’employés : 70

Chef de la direction : Guillaume Bouchard

Cofondateurs : Guillaume Bouchard et Simon Rouillier

Secteur : agence spécialisée en marketing numérique et création de sites web

LE DÉFI

À son lancement, NVI est principalement dans la création de sites web, mais bifurque rapidement vers le marketing web. Un problème se pose toutefois au niveau du recrutement : aucune école ne forme de spécialistes dans cette industrie naissante.

LA SOLUTION

Pour garantir sa croissance, l’entreprise élabore alors un plan de formation à l’interne qui s’est bonifié avec le temps. Plus des trois quarts de ses employés actuels ont profité de son programme de formation en marketing web.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.