Entrevue avec Pierre St-Laurent

« Juste de bonnes nouvelles »

Afin de comprendre ce que signifie concrètement le Projet Sunrise pour les affaires de Sobeys au Québec (IGA), ses fournisseurs et ses marchands, La Presse s’est s’entretenue quelques minutes avec Pierre St-Laurent, nommé hier vice-président exécutif, Québec.

L’impact sur les bureaux de Montréal

Il y avait 13 vice-présidents à Montréal. Combien en restera-t-il ? « Ça ne change pas. […] Et ça ne veut pas dire qu’il ne pourrait pas y avoir dans le futur des spécialisations, des centres d’excellence. On a des bureaux à Stellarton, à Calgary, à Toronto, à Montréal. En étant maintenant [organisé] de façon fonctionnelle, on va optimiser la taille de l’entreprise, là où est le talent, le potentiel. Et au Québec, il y a beaucoup de talent. C’est reconnu, on a d’excellents résultats. À la limite, les achats pour tout le Canada pourraient se faire au Québec. »

La différence québécoise

La nouvelle structure abolit la gestion régionale, mais le Québec semble encore avoir un statut particulier, non ? « Le Québec n’est plus une région, mais la raison pour laquelle on le laisse, c’est à cause du modèle d’affaires et du fait qu’on communique dans une langue différente du reste du pays. On veut s’assurer que tout ce qui est relation directe avec le consommateur et les marchands, on va conserver ça ici. Il y a un caractère particulier qui est concédé au Québec à cause de sa marque qui est différente [IGA] et de notre façon de faire des affaires, c’est-à-dire les partenariats avec les marchands affiliés. » Ailleurs au pays, les supermarchés sont la propriété de l’entreprise.

L’impact sur les fournisseurs

« Pour les fournisseurs, ça devrait être des bonnes nouvelles. C’est compliqué pour eux de faire des affaires avec Sobeys parce qu’il y a plein de régions et du national. [Désormais], la fonction de mise en marché sera [uniforme] à travers le pays. Il peut y avoir des gens qui font des choses dans toutes les régions, mais la fonction sera gérée par une seule personne. Si le fournisseur a moins de contacts à avoir et que ça réduit sa structure de coût, il sera en mesure de nous donner de meilleurs coûtants. »

L’impact sur les marchands propriétaires

« Ça fait 25 ans que je suis dans la compagnie et c’est une excellente nouvelle pour nos marchands. Ils nous le disent que c’était plus complexe dans les dernières années de faire affaire avec nous. On veut aller plus vite vers les consommateurs et les marchands, donner un meilleur service, bénéficier de la taille de l’organisation pour être plus compétitif. C’est juste des bonnes nouvelles. » Et du côté des consommateurs ? « Pour l’instant, ils ne verront aucun changement. »

Les risques

« Quand on change des gens de position, il y a des choses qui peuvent tomber entre deux chaises. Mais les risques ont beaucoup été mitigés. Le Québec, avec le français, c’est un élément important, et puis l’escompte [les enseignes à bas prix] va relever directement de M. Medline. Ça fait partie de la mitigation du risque. Une transformation est un risque en soi. »

Qui est Pierre St-Laurent ?

Depuis qu’il a obtenu son bac en administration de l’UQAM, en 1991, Pierre St-Laurent, 48 ans, n’a eu qu’un seul employeur : Sobeys. Il a gravi les échelons de l’entreprise et travaillé dans plusieurs secteurs dont les finances, la distribution, la logistique, l’exploitation de détail et le développement. Il est originaire de Sainte-Anne-des-Monts, en Gaspésie. Jusqu’à mercredi, il était vice-président principal et directeur général, exploitation de détail et développement des affaires.

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