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Des applications à toutes les sauces

CRISPR est un outil tellement polyvalent qu’il est maintenant utilisé à toutes les sauces dans les laboratoires de la planète. Voici quelques exemples de ce qu’on peut faire avec la technique.

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Modifier les animaux

À Boston, le prolifique George Church a fondé une entreprise, eGenesis, qui utilise CRISPR pour modifier plus de 60 gènes dans le génome des porcs – c’est 10 fois plus de modifications que ce qui a été fait sur tout autre animal par le passé. Le but est de rendre les organes des porcs plus faciles à transplanter dans le corps humain.

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Créer de nouvelles variétés agricoles

CRISPR amène une toute nouvelle façon de manipuler les plantes et de produire de nouvelles variétés agricoles. Actuellement, les organismes génétiquement modifiés (OGM) sont créés en échangeant des éléments génétiques d’une espèce à l’autre, ce qui soulève les critiques de nombreux opposants. Avec CRISPR, les manipulations seraient faites directement dans l’ADN des plantes, sans l’introduction de gènes étrangers. De nombreux chercheurs estiment que les variétés ainsi créées ne seraient pas considérées comme des OGM et seraient plus faciles à faire accepter par la population.

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Protéger une espèce menacée grâce à ses ancêtres

À l’Université Harvard, l’équipe du professeur George Church utilise CRISPR pour copier et coller de l’ADN de mammouth dans des cellules d’éléphant cultivées en laboratoire. L’objectif : rendre l’éléphant d’Asie, une espèce menacée, plus résistant au froid afin d’élargir son habitat et d’augmenter ses chances de survie. « Je crois qu’on peut penser à un horizon de 10 ans avant qu’un troupeau d’éléphants adaptés au froid puisse voir le jour », a indiqué le professeur George Church à La Presse.

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Guérir les malades

Couper les portions d’ADN qui comportent des défauts dans les cellules des malades, puis les remplacer par des portions saines : à court terme, c’est sans doute l’application de CRISPR qui suscite les plus grandes espérances. Pour l’instant, les recherches sont confinées aux laboratoires, mais les experts estiment que ce n’est qu’une question de temps avant qu’elles ne soient testées sur de véritables patients. Il existe déjà deux précédents : des techniques d’édition de l’ADN similaires à CRISPR, mais moins avancées, ont déjà été testées sur des patients atteints du VIH et sur une fillette de 1 an souffrant de leucémie.

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Stopper la malaria

En modifiant le génome des moustiques pour les rendre résistants à la malaria, des scientifiques croient pouvoir éradiquer cette maladie. L’affaire est plus complexe qu’il n’y paraît. Même si on modifie le gène d’un moustique, ce gène n’a qu’une chance sur deux d’être transmis à la descendance, puisque le matériel génétique du moustique modifié est mélangé à celui de l’autre parent avant d’être transmis à la progéniture. La probabilité de propager la modification à une population entière est donc mince. Certains gènes sont cependant capables de « forcer » leur transmission aux descendants. En manipulant ceux-là, les scientifiques croient pouvoir propager la modification à tous les moustiques d’une population. Et si ceux-ci résistent à la malaria, ils ne pourront la transmettre aux êtres humains.

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Éradiquer les maladies

Pourquoi guérir un seul patient à la fois quand on peut éradiquer les maladies… pour toujours ? C’est l’argument de ceux qui veulent utiliser CRISPR pour réparer l’ADN directement dans les cellules germinales, soit celles qui se transmettent aux descendants. Des modifications génétiques faites sur les embryons seraient aussi transmissibles aux générations futures. Ces applications sont celles qui provoquent les débats éthiques les plus vifs. En avril dernier, des généticiens chinois ont utilisé CRISPR pour modifier l’ADN d’embryons humains, mais ceux-ci étaient déjà non viables et condamnés à mourir. La technique s’est heurtée à de nombreux problèmes, CRISPR n’ayant pas toujours remplacé le bon matériel génétique au bon endroit.

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