Banque de lait maternel

Héma-Québec croit pouvoir répondre à la demande

Malgré des critères de sélection qui excluent plusieurs femmes de sa banque publique de lait maternel, Héma-Québec a bon espoir de pouvoir répondre à la demande.

Depuis une semaine, Héma-Québec recrute des femmes qui souhaitent faire don de leur lait maternel. Une première femme s’est inscrite jeudi dernier et l’objectif est d’atteindre 300 participantes. La distribution commencera en avril.

L’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ) et l’Ordre des sages-femmes du Québec (OSFQ) déplorent que de nombreuses donneuses potentielles soient exclues, puisque les participantes doivent avoir accouché dans un des huit centres hospitaliers partenaires.

« Héma-Québec se prive de celles qui ont accouché à la maison, dans les maisons de naissance ou dans un hôpital qui n’est pas inscrit. On trouve ça dommage de se couper de cette source. » 

— Geneviève Guérin, recherchiste-analyste à l’ASPQ

Cette restriction s’explique par le fait que ces huit hôpitaux sont déjà des partenaires de la banque de sang de cordon ombilical.

« Dans ce bassin, nous avons 6000 mères qui s’inscrivent chaque année et nous avons confiance que nous atteindrons nos objectifs en utilisant ces mêmes voies de recrutement », explique Laurent-Paul Ménard, porte-parole d’Héma-Québec.

Des besoins « extrêmement ciblés »

L’organisme précise que le lait de la banque sera destiné exclusivement aux bébés prématurés nés à 32 semaines ou moins qui ne peuvent être allaités par leur mère, ce qui représente environ 1000 naissances par année.

« 

Ce sont des besoins extrêmement ciblés. Ce lait sera disponible au centre hospitalier et ce sont les médecins qui le prescriront aux enfants, pendant leur hospitalisation

 »

, ajoute M. Ménard.

L’Ordre des sages-femmes et l’ASPQ espèrent que les objectifs d’Héma-Québec répondront à la demande, mais souhaitent qu’à terme, l’accès à cette banque soit élargi. « Ce serait bien, éventuellement, que les mères qui ont des difficultés à allaiter puissent aussi avoir accès à cette banque », indique Marie-Eve St-Laurent, présidente de l’OSFQ.

Héma-Québec n’exclut pas la possibilité de revoir sa stratégie, si la demande augmente. « Mais pour le moment, il n’y a pas de discussion sur un élargissement du mandat de la banque, c’est beaucoup trop prématuré », a répondu M. Ménard.

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