Médias

L’info locale, plus nécessaire que jamais

La vente des hebdos de Québecor à TC Media mercredi dernier a mis fin à une guerre commerciale féroce qui durait depuis des années. Cette transaction se traduira sans doute par la fermeture de plusieurs journaux au cours des prochains mois.

Or, l’hebdo est souvent la seule source d’information pour les résidants d’un quartier. Quand on sait que TC Media a décidé en avril dernier que ses hebdos montréalais se contenteraient désormais de relayer les communiqués officiels, on peut se demander où les citoyens s’informeront dorénavant.

On a souvent dit que l’approche hyperlocale était l’avenir de l’information. Le réseau Open File, qui avait des sites dans six villes canadiennes, dont Montréal, a toutefois fermé ses portes en septembre 2012, et aux États-Unis, le réseau de sites Patch en arrache. Mais les sites d’info hyperlocale de Montréal, eux, se portent plutôt bien.

Le plus ancien, RueMasson.com, a été créé il y a environ quatre ans. Fondé par cinq amis, dont trois journalistes professionnels, il couvre principalement le Vieux-Rosemont. « Au début, on ne nous prenait pas au sérieux, mais aujourd’hui, on retourne nos appels, explique une des fondatrices, Stéphanie Lalut. La réponse des lecteurs est positive, mais il est encore difficile de convaincre les commerçants locaux d’acheter de l’espace publicitaire sur un site web alors que les hebdos locaux, eux, existent sur papier et entrent dans les maisons. »

RueMasson n’est pas encore rentable et repose sur la foi et le bénévolat de ses fondateurs, qui sont épaulés par des collaborateurs.

Même son de cloche du côté du Journal des voisins, une publication communautaire bimestrielle et un site web consacrés à la vie de quartier dans Ahuntsic. « On a lancé le Journal parce qu’on n’était pas satisfaits de la couverture des enjeux locaux, lance Christiane Dupont, qui a longtemps été journaliste pigiste et qui s’est lancée dans cette aventure avec son mari, Philippe Rachiele. Les gens nous disent que notre travail est nécessaire. On joue même un peu le rôle de service public, car on répond à des questions sur les services de la Ville. »

Enjeux locaux

Ces sites hyperlocaux informent les résidants d’un quartier sur les conseils d’arrondissement, les assemblées publiques, les enjeux importants, les services offerts aux familles, etc.

« Nous étions les premiers à parler des actes de vandalisme dans Hochelaga », souligne Jean-Pierre Godbout, rédacteur en chef de Quartier Hochelaga (QH), un site d’information communautaire qui a vu le jour en novembre 2012 et qui publie une vingtaine d’articles par mois. « C’est parce que nous ne nous reconnaissions pas dans la couverture de l’hebdomadaire en place que nous avons lancé ce journal. » QH, qui s’apprête à lancer une campagne de recrutement de membres, vient d’obtenir le statut de coopérative de solidarité, ce qui lui permettra d’embaucher un coordonnateur rémunéré. L’objectif est de pouvoir un jour offrir un salaire aux collaborateurs, pour l’instant bénévoles.

Le petit dernier, Contrecœur Express, existe depuis septembre dernier seulement et déjà, il a dépassé ses objectifs, selon son fondateur, Stéphane Desjardins, un journaliste qui compte une trentaine d’années d’expérience. « C’est quand j’ai déménagé dans le Faubourg Contrecœur que j’ai eu l’idée de fonder ce site, explique-t-il. Chaque fois que les médias parlaient de mon nouveau quartier, c’était en référence à l’affaire Catania. Or, il y avait des besoins, des enjeux à couvrir. » 

M. Desjardins affirme que son projet a vite soulevé l’enthousiasme dans le secteur. Les trois députés du coin, dont le ministre de la Culture Maka Kotto, bloguent sur son site et les lecteurs apprécient la couverture journalistique. « Nous étions les seuls à couvrir le Forum de développement social, lance cet ancien patron du Canal Argent. L’hebdo local n’était pas là. Mais ne pas couvrir cet événement, c’est comme si La Presse ne couvrait pas la commission Charbonneau. »

Contrairement aux autres sites, Contrecœur Express est un organisme à but lucratif. « Pour le reste, assure Stéphane Desjardins, nous avons tous le même objectif : créer une communauté, offrir une information de qualité qui couvre les enjeux locaux en profondeur. Ce que nous faisons, c’est un peu du journalisme citoyen. Et je crois que c’est le début d’une vague. »

Pour en savoir plus sur ces sites : 

http://www.ruemasson.com

http://www.journaldesvoisins.com

http://www.contrecoeur-express.ca

http://www.quartierhochelaga.com

Médias

Distribution hyperlocale

Il n’y a pas que l’information hyperlocale, il y a aussi la distribution hyperlocale, comme l’illustre une expérience menée par The Guardian avec le Newspaper Club en Angleterre. À l’aide d’un algorithme, on a extrait les textes les plus populaires du Guardian et on les a assemblés dans une édition imprimée et mise à la disposition des clients du café du Guardian, dans le quarter Shoreditch. Le site Gizmodo décrit l’expérience en détail ici.

http : //gizmodo.com/an-algorithmic-newspaper-published-for-just-one-coffees-1 476 713 447 ?utm_campaign=socialflow_gizmodo_twitter & utm_source=gizmodo_twitter & utm_medium=socialflow

Médias

Les filles de la techno

Les femmes sont sous-représentées dans l’univers de la technologie. Elles constituent un quart des employés aux États-Unis et seulement 17 % en Grande-Bretagne. (Twitter, qui s’est fait critiquer récemment parce qu’il n’y avait aucune femme dans son C.A., vient de rectifier le tir en nommant Marjorie Scardino.) Est-ce cette sous-représentation qui explique l’étrange article publié dans l’édition britannique de Vogue ? Intitulé « Héroïnes de la haute technologie : les épouses et les petites amies de la Silicon Valley », il montre à quel point les perceptions sont arriérées quand il est question des femmes et de la technologie.

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