Griffintown

Devimco vend 100 millions d'actifs à un groupe de Toronto

Le développement des prochaines phases de Griffintown aura une saveur torontoise, avec l’arrivée d’un groupe immobilier de la Ville reine qui vient d’acquérir pour 102 millions de dollars d’actifs et prévoit y investir encore davantage.

First Capital Realty (FCR) met la main sur deux propriétés du groupe québécois Devimco, le principal promoteur derrière le renouveau de l’ancien quartier industriel. Ces actifs comprennent 236 000 pieds carrés de locaux commerciaux et 79 000 pieds carrés de bureaux, à l’angle des rues Peel et Wellington.

« C’est une première de plusieurs transactions qui vont se passer dans Griffintown avec les gens de FCR, a indiqué à La Presse Affaires Serge Goulet, PDG de Devimco Immobilier.

«C’est beaucoup plus une alliance stratégique que simplement une vente d’actifs, parce que vendre des actifs pour vendre des actifs, ce n’est pas ça qu’on recherche. »

— Serge Goulet, PDG de Devimco Immobilier

En vertu de l’entente conclue entre les deux groupes, FCR deviendra un partenaire à long terme de Devimco dans le développement de la plupart des prochaines phases de Griffintown. Selon Serge Goulet, il reste au moins « 500 à 600 millions » à investir dans le projet, qui totalise près de 1 milliard.

Pour l’heure, FCR achète uniquement des bureaux et les locaux commerciaux, dont un supermarché Metro Plus et une banque présentement en construction. Il est toutefois prévu que les deux partenaires réalisent ensemble des tours résidentielles – condos et appartements locatifs – au cours des prochaines années.

LIBERTY VILLAGE

Selon nos informations, Devimco a eu des discussions avec divers partenaires potentiels du Québec en vue de réaliser les prochaines phases de Griffintown. Le groupe a toutefois arrêté son choix sur FCR en raison de son expertise dans les projets à usage mixte en milieu urbain, un créneau très récent à Montréal. Les pourparlers ont duré presque un an.

Serge Goulet souligne la complexité de ces projets mixtes qui impliquent le découpage d’un même immeuble en plusieurs entités légales distinctes. Par exemple, les deux bâtiments compris dans la transaction de 102 millions sont composés d’un hôtel Alt – qui demeure la propriété d’un groupe tiers –, de commerces et de bureaux – acquis par FCR – et de futurs appartements qui seront détenus en copropriété.

« Tout le légal dans ça est bien compliqué, notamment les cadastres verticaux, a fait valoir M. Goulet. Tu préfères travailler avec quelqu’un qui a déjà la volonté et un peu de connaissances. »

L’homme d’affaires cite l’exemple de Liberty Village, un projet de reconversion réalisé par FCR dans un ancien secteur industriel de Toronto. Ce quartier est l’un de ceux qui ont connu l’essor le plus rapide de la Ville reine depuis le milieu des années 2000. « C’est comme Griffintown va l’être dans 10 ans. C’est vraiment frappant, la similitude entre les projets. »

LA FTQ PAS ÉCARTÉE

Malgré sa nouvelle alliance avec un groupe torontois, le président de Devimco soutient qu’il ne tourne pas le dos à son partenaire de la première heure, le Fonds de solidarité FTQ. Avec le demi-milliard qu’il reste au minimum à investir dans son projet de Griffintown, « il y a de la place pour tout le monde », a-t-il affirmé.

FCR, une entreprise cotée en Bourse, semble pour sa part bien déterminée à s’ancrer davantage dans le paysage montréalais, elle qui y possède déjà 15 % de son portefeuille d’actifs.

« Nous sommes vraiment ravis de positionner First Capital Realty en tant que principal locateur commercial dans le quartier montréalais de Griffintown, qui connaît une rapide expansion », a fait valoir dans un communiqué Gregory Menzie, vice-président de l’entreprise torontoise dans l’est du Canada.

Le président de FCR n’a pas rappelé La Presse Affaires hier.

Qui est First Capital Realty ?

Groupe immobilier basé à Toronto.

Possède 164 propriétés immobilières, totalisant plus de 24 millions de pieds carrés.

Présent dans sept centres urbains du Canada : Montréal, Québec, Ottawa, Toronto, Edmonton, Calgary et Vancouver.

Valeur de son portefeuille immobilier : 7,6 milliards*

Capitalisation boursière : 4,04 milliards

Fermeture hier à la Bourse de Toronto : 19,26 $ (en baisse de 6 cents)

* En date de juin 2014

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