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Vive les fesses

Parce qu’il y en a des molles, des fermes, parce que certaines sont jeunes, d’autres ont du vécu, tombent ou rebondissent, parce qu’on en a toutes, finalement, deux jeunes artistes ont lancé un projet un peu fou : photographier le plus grand nombre de paires de fesses possibles.

Mais attention : pas n’importe comment, mais sans artifice, dans leur environnement, à la lumière du jour seulement, pour les montrer enfin dans toute leur beauté et surtout leur variété.

1001 fesses s’inscrit dans la tendance, bien installée déjà, de montrer le vrai corps des femmes, tel qu’il est réellement, dans la vraie vie. À la fois multiple et unique, quoi. Sauf qu’ici, Frédérique Marseille (directrice artistique) et Émilie Mercier (photographe) vont une coche plus loin. Elles font de la poésie, rien de moins. Et à voir les clichés pris jusqu’ici, il faut avouer que le résultat est plutôt convaincant.

« Redonnons à notre corps, par l’art, la grâce d’une Vénus. »

C’est ainsi qu’elles résument leur concept, sur leur page Facebook. « En art visuel, le corps de la femme a été représenté de manière tellement poétique et belle dans l’histoire. Mais dernièrement, en publicité, il a été complètement dénaturé. Nous, on veut ramener le côté ancestral et naturel du corps de la femme », explique Frédérique Marseille en entrevue.

L’idée de cette « ode à la femme » est venue aux deux artistes il y a quelques mois. Amies depuis toujours, elles ont réalisé qu’elles n’étaient jamais satisfaites. Ni elles ni aucune femme, en fait. Pour en finir avec ces éternels complexes de postérieurs, Frédérique a lancé en boutade à son amie : « Coudon, est-ce qu’on va en revenir de nos fesses ? Tu devrais prendre 1001 fesses, pour montrer qu’au final, c’est du pareil au même ! » 

Quelques mois plus tard, elles ont déjà pris quelque 60 clichés, et plus de 200 filles attendent patiemment leur tour. 

« En général, aucune fille ne veut vraiment le faire, mais elles finissent par nous dire : “J’aime pas mes fesses, mais ça me ferait du bien !” »  — Frédérique Marseille, directrice artistique de 1001 fesses

Et chaque fois, pour chaque shooting, le même rituel s’installe. « On va chez la fille, on cherche la lumière naturelle, et on travaille avec son corps », explique l’artiste. Parfois, elles se rendent à l’extérieur, dans un parc ou sur un lac, « vite, vite, on se déshabille, clac, on repart ».

Et toujours, il se passe quelque chose d’authentique et, surtout, de thérapeutique. Les filles, ainsi mises à nu, confient facilement leurs complexes, en jasant de leur rapport à leur corps. « Parce que quand la fille est nue, elle ne peut plus faire semblant. Je n’aurais jamais cru qu’humainement, on ferait des rencontres aussi vraies. »

Au final, 1001 fesses pourrait prendre la forme d’une expo, d’un livre, ou, pourquoi pas, se retrouver sur des t-shirts imprimés.

D’ici là, Frédérique Marseille et Émilie Mercier prévoient faire une tournée des fesses du Québec, en vue d’illustrer la plus grande variété de postérieurs possible, dans toutes leurs formes et leurs couleurs. Avis aux intéressées…

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