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Wall Street prudente, mais rassurée par la Fed

Wall Street a fini une nouvelle fois sans direction hier, dans un marché rassuré par la Réserve fédérale, qui a permis de minimiser les mauvais résultats d’Apple.

Boeing

Les profits piquent du nez

L’avionneur Boeing, lancé dans un vaste plan d’économies, est plombé par l’avion ravitailleur KC-46, dont les coûts de développement continuent de nuire à ses résultats. Le bénéfice net au premier trimestre a diminué de 8,8 %, à 1,22 milliard US, principalement à cause d’une nouvelle charge de 156 millions US liée à la détermination du groupe de Chicago de respecter coûte que coûte le calendrier du KC-46, entre la dernière phase des tests de développement et l’entrée en production. — Agence France-Presse

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Les réformes de Québec font mal à Jean Coutu

La réduction des honoraires des pharmaciens décrétée par Québec n’a pas encore eu de répercussions dans le réseau de Jean Coutu. Mais « ça va devenir de plus en plus difficile de maintenir les services s’il y a des ponctions sans compensations », affirme le président et chef de la direction, François J. Coutu.

Selon un sondage réalisé pour l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP), l’amputation des revenus s’est gravement fait sentir dans le réseau. Près de 1000 emplois ont été perdus (d’octobre à février). Les heures d’ouverture et l’offre de services ont en outre été réduites un peu partout.

Ce sombre portrait n’est pas représentatif de ce qui se passe chez Jean Coutu, soutient son grand patron. Il ne recense d’ailleurs aucune mise à pied. Ce qui ne veut pas dire que la baisse de revenu des franchisés est sans conséquence.

« C’est sûr qu’il n’y a pas eu de création d’emplois chez nous depuis, ça, c’est sûr ! Par contre, on a tenté de maintenir les services. »

— François J. Coutu

« Les pharmaciens sont un peu sur les dents, on l’a vu quand ils sont allés chercher Lucien Bouchard pour régler la situation. On leur donne un support pour qu’ils ne fassent pas de gestes contre le désir des citoyens », a confié le dirigeant. À son avis, les compressions d’honoraires « limitent » les pharmaciens, et ceux-ci « ne peuvent pas tolérer ça longtemps ».

HAUSSE DES RISTOURNES, BAISSE DES PROFITS

Le déplafonnement graduel des « allocations professionnelles », les fameuses ristournes versées par les fabricants de médicaments génériques, donnera un peu de répit aux pharmaciens. À compter d’aujourd’hui, les manufacturiers peuvent verser une ristourne atteignant 25 % de la valeur totale des ventes du médicament. Depuis plusieurs années, le plafond était fixé par Québec à 15 %.

En revanche, ce changement affectera négativement la rentabilité du manufacturier Pro Doc, qui appartient à Jean Coutu. Au bout du compte, pour le groupe, « ça peut se contrebalancer », a indiqué à La Presse François J. Coutu, surtout qu’une augmentation des volumes de ventes de Pro Doc « à long terme » est prévue.

SERVIR LES CONCURRENTS ? NON MERCI

Jean Coutu demande par ailleurs au ministre de la Santé, Gaétan Barrette, de « reconsidérer » son projet de loi 81 sur le prix des médicaments. L’idée d’offrir par appel d’offres la distribution exclusive de certains médicaments génériques à des grossistes « n’a pas de sens », selon François J. Coutu.

« On ne peut pas distribuer un produit à travers la province, à 2000 pharmacies. Ce n’est pas rentable [à cause des coûts de transport] ! Et on ne veut pas non plus servir des concurrents. » Si Pro Doc gagnait un appel d’offres pour une molécule, il devrait approvisionner toutes les chaînes de pharmacies.

LE TITRE PLONGE DE PRÈS DE 6 %

Jean Coutu a par ailleurs vu son titre perdre 5,77 % de sa valeur en Bourse, hier, en raison de résultats décevants et de perspectives assombries par l’environnement législatif.

« En somme, les résultats du quatrième trimestre sont en deçà des attentes. Nous continuons de prévoir que la réforme des médicaments en cours au Québec demeurera un vent contraire pour l’exercice 2017 », a écrit l’analyste Peter Sklar, de BMO Marchés des capitaux.

Jean Coutu a précisé que ses résultats pour la période de trois mois close le 27 février ont été affectés par les frais liés au déménagement du siège social et du centre de distribution à Varennes. Ce transfert sera terminé vers la fin de septembre. Le coût total de l’opération n’a pas encore été déterminé.

Le recul des revenus est « principalement attribuable à la baisse des ventes de médicaments en vente libre pour le rhume et la grippe ». L’arrivée de nouveaux médicaments génériques, la réduction des prix de certains génériques et la baisse de rémunération des pharmaciens ont également nui.

RÉSULTATS DU 4e TRIMESTRE 

(terminé le 27 février)

VENTES : 706,6 millions (- 1,0 %)

VENTES COMPARABLES : + 0,3 %

BÉNÉFICE NET : 51,5 millions (- 6,7 %)

BÉNÉFICE NET PAR ACTION : 0,28 $ (- 6,7 %)

RÉSULTATS ANNUELS

(exercice terminé le 27 février)

VENTES : 2,85 milliards (+ 1,5 %)

VENTES COMPARABLES : + 7,3 %

BÉNÉFICE NET : 213,7 millions (- 2,4 %)

BÉNÉFICE NET PAR ACTION : 1,14 $ (- 2,6 %)

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