Adoption internationale

Vivre d’espoir, après sept années d’attente

Marie-Michèle Petit et son conjoint attendent la venue d’un enfant depuis plus de sept ans. Un interminable supplice pour le couple de Repentigny.

« On passe par toutes sortes d’émotions, confie la future maman. Ce serait mentir que de dire que j’ai vécu ça avec sérénité. Les premières années, l’attente a été très lourde. C’est dur pour le couple. Quand un a de l’espoir, l’autre est découragé. »

En 2006, après s’être rendu à l’évidence qu’il serait très difficile, voire impossible d’avoir un enfant de façon naturelle, le couple a ouvert un dossier d’adoption avec la Chine.

« Pour moi, il n’était pas question de passer à côté de la maternité, dit Mme Petit. Je voulais un enfant. » Son mari, de dix ans son aîné, père de trois enfants d’une précédente union, a accepté de se lancer dans l’aventure avec elle. « Il veut vivre une paternité à temps plein. » Le couple s’est même marié en vitesse pour satisfaire aux critères de sélection.

À l’époque, les délais d’attente étaient de 13 mois. « On s’attendait à recevoir un appel en 2007. » Ce n’est pas arrivé. À cause d’un engorgement administratif, les délais ont littéralement explosé.

Découragé, le couple s’est inscrit sur la liste d’attente des enfants ayant des besoins spéciaux, prêt à accueillir un bébé malade pour aller plus vite. « La Chine a fini par nous faire une proposition. Un petit garçon. On a dû refuser parce qu’il avait des besoins trop lourds pour notre situation familiale. Ç’a été tellement déchirant. »

« Des périodes très tristes »

Ils se sont alors résignés à attendre un poupon en santé. Depuis, ils vivent d’espoir. La chambre de l’enfant est prête depuis 2011. Elle attend. Vide.

« Il y a eu des périodes très tristes. Surtout à Noël. Après tout, c’est la fête des enfants. Des fois, on ne voyait pas le bout. »

Autour d’eux, amis et proches ont enchaîné les grossesses. « C’est sûr qu’à chaque fois, j’apprends la nouvelle avec une certaine envie, admet la femme de 37 ans. Je me demande pourquoi c’est si facile pour certains et si difficile pour nous. Mais en même temps, j’ai l’impression que c’est comme ça que ça doit être. La vie ne fait rien par hasard. »

Au fil du temps, il y a eu de nombreux découragements. Ils ont même pensé abandonner. « Cette année était la dernière. Si on n’avait pas de nouvelles, on abandonnait tout. Mon mari a 48 ans et on veut que notre enfant ait des parents en forme. »

La vie, pour reprendre l’expression de Mme Petit, en aura voulu autrement. Elle recevra une proposition d’enfant d’ici quelques jours et si tout va bien, elle et son mari partiront pour la Chine à la fin du mois de février. Un soulagement, mais une nouvelle inquiétude.

« On ne connaît pas cet enfant. On ne sait rien de son passé. Il y aura une période d’adaptation. Mais en même temps, je suis fébrile et heureuse. »

Son conjoint est parti il y a quelques jours en voyage d’affaires. Devant la porte de leur maison, ils se sont regardés dans les yeux. Après plus de sept ans à espérer, à pleurer et à se décourager, c’était la dernière fois qu’ils se voyaient avant d’être officiellement des parents. Ensemble.

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