Redorer sa cote de crédit

Comment effacer un « médiocre » au dossier

Un pointage de crédit situé entre 650 et 900 points est considéré comme « bon » ou « très bon » par les institutions financières. À l’inverse, les mots « moyen », « médiocre » et « très médiocre » sont utilisés pour qualifier ceux dont la cote est plus faible. Il est toutefois possible de redresser la situation. Trois consommateurs relèvent ce difficile défi.

François, 24 ans

Bachelier en droit

PROBLÉMATIQUE

Malgré un boulot à temps partiel, l’étudiant n’arrivait pas à payer les intérêts de sa marge de crédit (35 000 $) et de sa carte de crédit (7500 $). Encore moins à s’acquitter de ses autres dépenses (cellulaire, télévision, droits de scolarité, etc.). « J’ai essayé de prendre des arrangements avec ma banque, mais on m’a dit qu’ils ne pouvaient pas m’aider à cause de ma cote de crédit descendante. J’étais coincé. »

Le jour où il a reçu une mise en demeure de sa banque à propos des intérêts non payés, François a eu un choc. « J’ai appelé mon conseiller financier pour avoir de l’aide, mais j’ai reçu une réponse nébuleuse. Ensuite, j’ai essayé de changer d’institution, mais personne ne voulait de moi avec ma cote de crédit douteuse. Je me suis donc rendu en personne à la banque pour forcer la main à mon conseiller, afin qu’il m’aide. On a mis en place plusieurs mesures. »

SOLUTIONS

Diminuer les dettes de sa carte de crédit pour payer moins d’intérêt.

« J’ai emprunté de l’argent à mes proches pour sortir la tête de l’eau. Montant que j’ai remboursé à pleine valeur rapidement, car ils ne roulent pas sur l’or non plus. »

Mieux planifier.

« Chaque paie était divisée de façon à rembourser certaines choses, selon leur importance. »

Consolider ses dettes restantes en un seul prêt, avec un taux d’intérêt assez bas.

Mettre en place de bonnes habitudes.

« Au quotidien, je devais garder en tête que chaque 0,25 $ emprunté pouvait finir par en coûter le double. J’ai travaillé 70 heures par semaine pendant tout un été et j’ai réussi à remonter le tout. Ma cote est passée de 498 à 650. »

Nadia, 33 ans

Étudiante à la maîtrise et propriétaire d’un salon de coiffure

PROBLÉMATIQUE

Il y a dix ans, alors mère monoparentale de deux enfants, Nadia a senti l’étau se resserrer sur elle. Il lui manquait 10 000 $ pour retrouver sa santé financière. « Aujourd’hui, ce serait une peanut, mais à l’époque, cette somme était énorme pour moi ! Je payais ma voiture et mon loyer à temps, mais mes cartes de crédit débordaient. »

Elle a alors osé la faillite. « Je n’ai pas demandé conseil à mes proches avant de le faire, car j’avais trop honte. Si je l’avais fait, peut-être que quelqu’un aurait pu me prêter le montant nécessaire. Néanmoins, la vie continue, et ce qui ne tue pas nous rend plus forts ! »

SOLUTIONS

La faillite.

« Je devais m’acquitter d’un paiement minimal mensuel pendant neuf mois et, surtout, vivre avec une cote de 9, la pire de toutes. J’ai recommencé à zéro, avec une faillite à mon dossier pendant six ans. »

Améliorer son crédit.

« Une amie m’a inscrite comme deuxième propriétaire de sa carte de crédit, ce qui a amélioré ma cote. Ensuite, la carte Capital One m’a offert une limite de crédit de 300 $. Le truc était de m’en servir chaque mois et de payer le solde complet, ou du moins un peu plus que le paiement minimum chaque mois. »

Accepter de l’aide inattendue.

« Mon concessionnaire automobile a financé lui-même l’achat de ma voiture, à l’époque. »

Prendre de bonnes habitudes.

« Je ne saute aucun paiement, quitte à emprunter à un proche pour une journée ou deux. Je mets des sous dans un REER et un CELI. Et je profite de l’aide financière du gouvernement pour les femmes monoparentales qui retournent aux études. »

Florence, 30 ans

Salariée du milieu hôtelier

PROBLÉMATIQUE

En raison de ses dépenses d’études et de voyages depuis 13 ans, Florence peine à rembourser son prêt étudiant (15 000 $), sa marge de crédit (43 000 $) et sa carte de crédit (3000 $). « Chaque mois, je paie environ 550 $ sur mes dettes et je couvre à peine plus que les intérêts. Je n’ai pas de retard de paiements, mais j’arrive très serrée. Mon budget est géré une paie à la fois. »

Bien qu’elle gagne désormais 40 000 $ annuellement, les institutions financières refusent de lui consentir un prêt pour acheter une propriété ou une voiture récente. « Ma conseillère m’a recommandé de réduire ma dette globale de moitié et de mettre ma carte de crédit à zéro, avant de penser à un emprunt important. Je me suis donc trouvé un coach financier pour m’aider. »

SOLUTIONS

Prendre conscience de ses dépenses et de ses objectifs.

« J’ai réalisé concrètement où je dépensais le plus et ce que je pouvais couper. Maintenant, je dois appliquer ça au quotidien. Ce n’est pas facile ! »

Changer ses habitudes.

« J’essaie d’inviter les amis à manger chez moi plutôt que d’aller au resto. Je planifie les repas et les lunchs pour économiser. Je réduis mes sorties dispendieuses et je trouve des passe-temps peu coûteux. »

Faire un suivi.

« Je communique avec mon coach toutes les deux semaines et nous discutons de mes efforts et de ma situation. Il me donne des trucs et je tente de les appliquer au mieux. »

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