L’Impact

De la stabilité
pour faire mieux qu’en 2016

Après un premier entraînement écourté par les précipitations de neige, hier, au Stade olympique, Dominic Oduro a été le premier joueur à s’approcher des médias. Par sa flamboyance et son éloquence, le Ghanéen est l’un des interlocuteurs les plus intéressants dans le vestiaire. Il est aussi l’un des symboles de la politique montréalaise au cours de l’hiver.

Car, pour l’instant, le bleu-blanc-noir s’est surtout attelé à conserver son noyau qui, il y a 56 jours, s’est incliné en finale de l’Association de l’Est à Toronto. Oduro, par exemple, a signé une nouvelle entente de deux saisons malgré plusieurs offres intéressantes ailleurs. 

« J’ai parlé à Patrice [Bernier] et Adam [Braz] avant de signer. Avec Bushie [Evan Bush], Hassoun [Camara] et les vétérans, nous savons que nous avons un travail à finir, a indiqué le numéro 7. L’équipe est bonne, et moi autant que le club cherchions cette continuité. »

Qu’ils aient un nouveau contrat en poche ou qu’ils aient été placés au cœur d’une saga internationale, tous les joueurs du onze partant sont finalement de retour. Et, excluant les joueurs puisés au sein de l’Académie ou au repêchage, seul l’arrière droit Chris Duvall a rejoint l’Impact, cet hiver.

« Les équipes qui ont fait beaucoup de changements sont celles qui ont fini en bas de classement, a estimé l’entraîneur-chef Mauro Biello. Si on regarde Toronto, New York ou l’Impact, il n’y a pas eu de gros changements. [...] En même temps, on est toujours en train d’améliorer l’équipe et on sait qu’on a un très bon joueur [Blerim Dzemaili] qui arrive au mois de juin. »

« Si tu as eu un peu de succès, tu ne veux pas tout changer et risquer de casser le rythme de l’équipe. »

— Mauro Biello, entraîneur-chef de l’Impact

Fort de ce constat, l’Impact croit pouvoir reproduire les succès qu’il a connus au cours des dernières semaines de la saison 2016. Pour Oduro, l’Impact sera l’une des formations de l’Est à battre. Attention, répond toutefois Bernier, qui vient d’entreprendre le dernier camp de sa carrière. 

« L’important est de rester forts mentalement parce que, même si on a bien fait l’année passée, on veut mieux faire [en 2017]. Tous les jours, il faut beaucoup de caractère et de personnalité pour continuer le chemin. C’est une ligue où il est difficile de répéter ce que tu as fait par le passé. »

D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si Biello s’est entretenu avec l’entraîneur du Crew de Columbus, Gregg Berhalter, durant le repêchage. Finaliste en 2015, l’équipe de l’Ohio a été, après une pause hivernale très courte, l’une des grandes déceptions de la dernière campagne.

De la place pour les jeunes

Après la reprise au Stade olympique, l’Impact a pris le chemin d’Orlando afin de s’entraîner sous des latitudes plus clémentes jusqu’au 3 février. Au total, 28 joueurs participeront à cette première phase, dont cinq pensionnaires de l’Académie : les gardiens James Pantemis et David Paulmin, les défenseurs Mélé Temguia et Aron Mkungilwa, ainsi que le milieu Jimmy-Shammar Sanon. Avec le besoin d’un arrière gauche, Mkungilwa a une belle carte à jouer durant ce camp.

Ceux qui ont déjà fait le saut avec l’Impact pourraient également tirer leur épingle du jeu. « Ils arrivent plus jeunes que la génération précédente, a remarqué Bernier, futur entraîneur avec l’Académie. Ils sont très professionnels et ils ont du talent, mais ils doivent le prouver chaque jour. Il y a Ballou [Jean-Yves Tabla], [David] Choinière et Louis Béland-Goyette qui est beaucoup plus mature que la première fois. Aron est là, en espérant qu’il puisse se dénicher un contrat. »

Une partie de la délégation argentine était absente de l’entraînement, hier. Hernán Bernardello et Nacho Piatti ont effectué le trajet entre Buenos Aires et la Floride, lundi. Andrés Romero, quant à lui, est revenu de Bologne, où il a pu s’entraîner pendant deux semaines. Une chose est certaine, Biello ne précipitera pas le retour de celui qui a été gravement blessé au genou droit en octobre 2015. 

« Il a raté plus d’un an et ça prendra un peu de temps avant qu’il ne retrouve son rythme. Mais c’était notre joueur par excellence en 2014, et c’est un joueur qui peut jouer sur un flanc, dans une position axiale et même en attaque. J’aime sa polyvalence et le fait qu’il travaille fort. On espère qu’il sera prêt pour le début de la saison. Son genou est correct, mais il doit encore continuer à renforcer les muscles autour de son genou. »

Davantage de possession

À quoi ressemblera le quatuor défensif maintenant que Chris Duvall est dans le portrait sur le côté droit ? Il est encore trop tôt, selon l’entraîneur Mauro Biello, pour le déterminer, même si l’Américain lui laisse entrevoir plus de flexibilité. « Peut-être qu’on va avoir différents schémas et certaines choses qui vont aider l’équipe. On va expérimenter, mais nos principes vont rester les mêmes. On a une équipe qui est capable de jouer direct, mais qui peut tenir le ballon. On veut avoir un peu plus la possession et être capables de presser un peu plus haut. » En attaque, le trident Piatti-Matteo Mancosu-Oduro s’était fait une promesse avant la dernière saison : que l’un des joueurs parvienne à inscrire 20 buts.

Bernier comme un enfant

Rien n’empêchera Patrice Bernier de savourer la dernière saison de sa carrière. À quelques mois de la retraite, le milieu de terrain québécois est particulièrement zen et prêt à absorber chaque événement qui se présentera. « Vers la fin, ça risque d’être plus difficile émotivement, mais là, j’apprécie. Tous les jours sont les derniers et je fais juste des X. C’est une bonne équipe avec une belle personnalité et le club va très bien. […] Je joue comme si j’avais 5 ou 6 ans et que je commençais. »

Ciman a boxé

Laurent Ciman a profité du soleil caribéen, au mois de janvier, mais il a également gardé la forme en découvrant d’autres disciplines sportives, dont la boxe. « L’an dernier, j’ai eu des difficultés avec ma cheville. J’ai voulu revenir trop vite et j’en ai payé les conséquences. J’ai retrouvé mon niveau habituel pendant les séries et j’avais envie de travailler pendant la saison morte sur différents aspects. Ça m’a fait du bien et je suis prêt à 100 % pour ce stage, et je vais placer la barre haut, cette saison », a-t-il expliqué.

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