ARCHITECTURE

Le retour du Rialto d’autrefois

Quatre ans après son acquisition par l’homme d’affaires Ezio Carosielli, le Théâtre Rialto, sis avenue du Parc, a pratiquement retrouvé sa splendeur d’antan.

L’intérieur du théâtre s’est refait une beauté tandis que la réfection de la façade, qui vient de commencer, devrait s’achever à l’automne. Et tout ça sans interrompre la programmation culturelle de l’établissement.

L’édifice classé monument historique, avec ses airs de petit opéra Garnier, a été construit en 1924 selon les plans de Joseph-Raoul Gariépy. Il a été acheté pour 2,1 millions en 2010 par son nouveau propriétaire. Ce que souhaite M. Carosielli : se rapprocher le plus possible de l’esprit de l’époque, en ajoutant une note de confort à l’ensemble. « Je crois que l’édifice a en fait voulu imiter un théâtre de Kansas City qui, lui, a été démoli. »

Le plus gros travail ? La restauration du balcon qui contient près de 450 places. C’est maintenant chose faite. On a refait les sièges sur un modèle un peu plus contemporain pour l’aspect confort, mais le coup d’œil est magique. « Il a fallu jouer avec l’espace qui ne correspondait plus aux normes d’aujourd’hui », explique l’homme d’affaires qui est aussi propriétaire du Théâtre St-James, dans le Vieux-Montréal.

À partir de la scène, on a une formidable vision sur le balcon, les dorures et le dôme vitré monumental. Les fresques d’époque dans les hauteurs, peintes sous la direction d’Emmanuel Briffa, grand spécialiste de la décoration des salles de spectacle à Montréal dans les années folles, sont sublimes.

L’architecte Pierre Beaupré, de Beaupré Michaud et associés architectes, est intervenu afin de conseiller M. Carosielli pour la restauration. Il connaissait l’histoire chaotique de l’immeuble dans les dernières années. « D’une certaine façon, c’était un gâchis. Il y avait eu des estrades installées au balcon, des peintures refaites dans les bleus et les rouges, même les vitraux en façade avaient été bouchés », se souvient l’architecte.

Pour la façade, le propriétaire a reçu une enveloppe de 350 000 $ du gouvernement, une somme « grandement appréciée ». « Nous ne sommes pas un organisme sans but lucratif », explique l’homme d’affaires, qui rappelle que la vocation culturelle du Rialto a toujours été préservée, même au plus fort des rénovations.

Ce printemps, avec le ravalement de la façade de style néo-baroque, les ouvriers s’attaqueront à la réfection de la fenestration, dénaturée au fil des années. « Les vitraux de façade étaient cachés sous cinq ou six couches de peinture », signale M. Carosielli.

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