Opinion 

Aider les Rohingya, notre devoir

Dans le cadre de mon projet personnel à l’École d’éducation internationale de McMasterville, j’ai entrepris d’écrire un essai sur les Nations unies et sur le cas des Rohingya. Chaque jour, je parcours journaux et articles de périodiques afin de me renseigner sur le sujet : les horreurs que j’y lis me révoltent profondément.

En ce moment même, en Birmanie, des centaines de milliers de personnes sont persécutées, chassées de leurs terres, tuées, violées et poussées à l’exode dans le pays voisin, le Bangladesh. Là, elles se retrouvent dans des conditions misérables et meurent par milliers dans l’attente de pouvoir rentrer chez elles.

Pourquoi ? Parce que ces gens forment une minorité musulmane dans un pays à majorité bouddhiste. Parce qu’une loi instaurée en 1982 par la dictature militaire leur a retiré toute citoyenneté, faisant d’eux la plus grande communauté apatride au monde. Ainsi, depuis le mois d’août, ils sont victimes de ce que l’ONU a qualifié d’« épuration ethnique ».

Et que fait-on pour leur venir en aide ? Certainement pas assez.

Nous ne leur venons pas suffisamment en aide pour qu’ils soient en mesure de retourner chez eux, pour que leurs femmes ne soient pas victimes de viols généralisés, ni pour que leurs hommes ne soient plus sauvagement assassinés par l’armée birmane.

Le Bangladesh a autorisé aux ONG l’accès aux camps, mais l’apport humanitaire est largement insuffisant par rapport à la gravité de la crise qui frappe le pays : en moins de trois mois, plus de 650 000 Rohingya sont venus se réfugier au Bangladesh.

Au mois de novembre, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une déclaration commune qui rassemblait trois demandes : l’arrêt des violences, l’accès sans entrave pour l’aide humanitaire et le retour des réfugiés dans leur zone d’origine. Bien qu’un accord entre le Myanmar et le Bangladesh ait été signé, aucune de ces demandes n’a encore été exaucée.

Ma question est la suivante : que faisons-nous, citoyens canadiens, pour leur venir en aide ? 

Chaque jour, nous voyons défiler les images de ces horreurs qui sont commises, nous rencontrons par hasard les témoignages de ces gens injustement persécutés, puis nous fermons les yeux sur ces crimes contre l’humanité.

Récemment interrogé sur le cas des Rohingya et le niveau de responsabilité de la dirigeante birmane, le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme a dit : « Il existe aussi le crime d’omission : si vous étiez totalement au courant que ces développements se déroulaient et que vous n’avez rien fait pour y mettre un terme, vous pourriez être tenu pour responsable. »

Il est de mon opinion que ce message s’adresse aussi au reste du monde. Il ne s’agit pas de blâmer la dirigeante birmane pour la discréditer aux yeux de son peuple, il s’agit d’agir en tant que pays souverain qui prône le respect des droits de la personne sur la scène internationale.

J’appelle notre premier ministre, Justin Trudeau, à agir au nom de tous les Canadiens et à déployer plus de ressources et d’énergie pour aider les réfugiés rohingya, et ce, en envoyant de l’aide humanitaire et en se positionnant publiquement en leur faveur.

Ces gens ont besoin d’une aide humanitaire directe, mais aussi que quelqu’un défende leurs droits, car ils ne sont pas en position de le faire. Nous ne pouvons pas parler au nom du peuple rohingya, mais nous pouvons parler au nom de l’humain et il est de notre devoir de protéger nos droits à tous. Les Rohingya ont désespérément besoin d’une solution et nous pouvons en faire partie.

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