Entretien paysager

L’art de choisir un entrepreneur 

En magasinant un peu, La Presse a déniché une offre à aussi peu que 12 $ par mois pour l'entretien de sa pelouse. Oui, 12 $ par mois ! Mais attention, il y a de petits caractères : les paiements s’étalent sur un an et non seulement durant la belle saison. Ce service n’inclut que trois visites pour la fertilisation et le contrôle des mauvaises herbes au besoin. De plus, la surface gazonnée doit être inférieure à 2000 pi2

Une autre entreprise propose quant à elle cinq visites à 20 $ par mois à l’achat d’un programme de… quatre ans ! La superficie totale du terrain, et non pas du gazon uniquement, doit être de moins de 5000 pi2. Pas facile pour le consommateur de comparer. 

Malgré cela, on ne devrait pas hésiter à demander plusieurs soumissions en posant la même liste de questions. « Certains se contentent de donner un prix par téléphone, indique Guillaume Grégoire, analyste technique et scientifique à la Fédération interdisciplinaire de l’horticulture ornementale du Québec. Idéalement, un professionnel devrait se déplacer pour mesurer le terrain, mais aussi pour vérifier s’il y a des problèmes. » 

Les clients devraient aussi se méfier de ceux qui promettent un gazon impeccable en un an. C’est irréaliste, ajoute-t-il.

Une entreprise fiable  

Afin de dénicher la meilleure personne pour soigner votre pelouse, vous pouvez commencer par jaser avec vos voisins. Une recherche sur le site de l’Office de la protection du consommateur (OPC) permet aussi de vérifier si une entreprise a déjà fait l’objet de plaintes et de condamnations. Les frais-surprises et les services non conformes à l’entente ou fournis sans autorisation sont les griefs les plus fréquents, souligne Jean-Jacques Préaux, porte-parole de l’OPC. L’organisme conseille de toujours demander un contrat écrit. Les coordonnées complètes de l’entreprise, la durée de l’entente ainsi les services choisis, leur fréquence et leur prix devraient y figurer. 

Faire soi-même ou non ?

Les engrais de bonne qualité vendus dans les centres de jardinage sont aussi efficaces que ceux employés par les entreprises d’entretien de pelouses, assure Guillaume Grégoire. Quant aux pesticides, les spécialistes sont autorisés à en utiliser de plus puissants que ceux offerts aux consommateurs. Par contre, certaines municipalités les interdisent. Ils doivent alors se tourner vers des produits semblables à ceux offerts en magasin. 

Quel est l’avantage de confier l’entretien de son gazon à quelqu’un d’autre ? Pour gagner du temps, bien entendu, mais aussi pour profiter de l’expertise de l’entreprise. « Les professionnels sont formés pour le faire, indique Mélanie Langlais, directrice des communications à l’Association des services en horticulture ornementale du Québec. Ils connaissent les calibrages nécessaires et ont des équipements spécialisés. »

Quels traitements ? 

Certaines entreprises offrent des programmes comprenant plusieurs services, alors que d’autres en proposent « à la carte ». Que devrait-on choisir ?

La fertilisation : au moins trois applications sont nécessaires. « On ne peut pas mettre tout l’engrais d’un seul coup, car la pelouse sera incapable de l’absorber, explique Guillaume Grégoire. Le fractionnement en trois ou quatre applications permet une croissance constante du gazon. » 

Calcium et fer : la décision d’en appliquer ou non devrait être prise à la suite d’une analyse de sol. « Le fer contribue surtout à rendre l’herbe plus foncée pendant une semaine ou deux, souligne Guillaume Grégoire. Quant au calcium, il contre l’acidification. De façon générale, les sols sont acides au Québec. Cependant, on devrait idéalement faire une analyse de sol pour évaluer les besoins. » Si on ne fait pas affaire avec un entrepreneur, on peut apporter un échantillon à la jardinerie pour le faire analyser. 

L’aération : un sol trop compact favorise l’apparition des mauvaises herbes. Essayez d’enfoncer un crayon dans la terre. Si vous n’y parvenez pas, le terrain a besoin d’être aéré. « En général, il est suffisant de le faire tous les deux à trois ans », précise Guillaume Grégoire. 

Le déchaumage : ce service est inutile, la plupart du temps. « On peut le faire si on a un feutre très épais, note Guillaume Grégoire. Mais si la fertilisation de notre terrain est raisonnable, ça ne devrait pas être nécessaire. » D’autant plus que l’aération du terrain contribue au déchaumage, en quelque sorte. 

Le contrôle des insectes et des mauvaises herbes : ces services devraient être offerts au besoin et non systématiquement.

La tonte : il faut surtout éviter de couper trop court. « La longueur recommandée est de sept à huit centimètres, précise Suzanne Bachand, architecte paysagiste et chargée de projet chez Nature-Action Québec. Une pelouse plus longue fait davantage de compétition aux plantes indésirables et elle nécessite aussi moins d’arrosage. » 

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